
Le mariage coutumier au Gabon, tout comme dans de nombreuses cultures africaines, repose sur des traditions séculaires qui définissent des rites et des engagements. Parmi ces pratiques, la dot occupe une place prépondérante. Le contenu de celle-ci varie d’une famille à une autre. Toutefois, en ce qui est du montant fixé, de nombreuses familles jugent que la somme demandée au futur marié, très souvent de l’ordre de 1 500 000 francs CFA, est faible et ne reflète pas la valeur que certains parents accordent à leur fille.
La dot est l’ensemble des biens matériels et financiers versés par le marié à la famille de la future mariée en symbole de leur union. En effet, elle marque l’engagement du marié, son respect et sa considération envers la famille de sa femme. Traditionnellement, la dot était vue comme une sorte de compensation pour la perte de la jeune femme, qui quitte le nid familial pour aller vivre avec son homme, ainsi qu’une reconnaissance de la valeur de son éducation et de ses compétences.
Cependant, avec les changements sociaux et économiques qui se produisent au Gabon, la pratique de la dot suscite de plus en plus des débats dans l’opinion. Beaucoup jugent que des montants tels que 1 500 000 FCFA sont insuffisants pour avoir la main d’une femme éduquée et préparée pour participer activement à la vie sociale et économique du foyer.
Pour de nombreuses familles, une dot plus élevée représente non seulement un acte symbolique de respect et d’estime envers la mariée et sa famille, mais aussi une reconnaissance des efforts fournis par les parents de la femme et un moyen de renforcer les liens. C’est dans ce contexte que les attentes sont devenues de plus en plus exigeantes, surtout avec la montée des coûts de la vie.
Le mariage n’est donc plus vu uniquement comme un acte symbolique, mais comme un engagement sérieux qui doit être accompagné d’une compensation jugée adéquate et proportionnelle aux efforts consentis par la famille de la femme. C’est dans ce contexte que les familles trouvent souvent qu’une dot tournant autour de 1 500 000 FCFA ne correspond pas aux exigences des temps modernes. Car, une somme trop faible pourrait être interprétée comme un signe de négligence ou de manque d’engagement de la part du futur époux.
La question de la dot n’est pas propre au Gabon. En effet, dans d’autres pays africains, comme au Cameroun, au Congo ou encore au Sénégal, les pratiques varient mais la tendance à juger les montants versés tend à évoluer.
Dans certains cas, la dot est perçue comme un moyen de garantir la stabilité du mariage, mais aussi comme un moyen de démontrer la capacité du marié à subvenir aux besoins de sa femme. Cependant, la dot, bien qu’elle soit un élément traditionnel du mariage coutumier au Gabon, ne fait pas l’unanimité quant au montant à verser. Car, certains estiment qu’elle doit refléter les réalités modernes associées à la valeur attribuée à la jeune femme, pensant que cette pratique est ancrée dans l’histoire pour être réformée. Quelle que soit la perspective, il est évident que la question de la dot soulève une préoccupation importante qui mérite d’être encadrée par le législateur.