Gabon/Musique : un problème de fonds et d’industrie

Le Gabon a célébré en différé la fête internationale de la musique ce vendredi 30 juin. Occasion de faire le point sur cette industrie dans notre pays.

À ce propos, si la musique gabonaise a le mérite de faire son bout de chemin depuis les années indépendances, il est difficile d’affirmer, aujourd’hui, que le chemin en question soit évolutif, notamment en termes de qualité et d’originalité des productions, des messages véhiculés, et même de la représentation que l’on se fait de ces acteurs culturels.

Dans le rap comme dans ce qu’il reste de la variété (le secteur n’existe plus que par les succès du temps passé), nombre d’observateurs s’accordent à dire que la musique gabonaise est en baisse, et sonne désormais faux par rapport aux espoirs qui étaient placés en elle jusqu’au début des années 2000.

Si en 1981, Jean Ondeno Rebieno domptait la concurrence en raflant le tout premier Prix RFI talent, la performance peine à être rééditer 42 ans plus tard. Idem pour les pionniers Aziz Inanga, Mackjoss et autres Hilarion Nguéma dont le sillon tracé il y a 40 ans peine à être transformer en boulevard par les successeurs. Que dire du rap, qui demeure la musique la plus écoutée chez les jeunes (60% de la population), mais dont la tradition de textes a laissé place à la vacuité de fond, pour ne pas dire, à la propagande du banditisme.

Si à cela on ajoute la disparition des maisons de production à même de porter l’artiste jusqu’à l’international (il ne reste plus que Direct Prod et Sean Bridon Production), l’absence des droits d’auteurs, la désorganisation des acteurs, la disparition des festivals, l’on en vient au résultat actuel : une industrie musicale qui patauge. Gageons que l’avancée obtenue récemment avec le statut de l’artiste soit le fondement d’une renaissance de cette industrie musicale gabonaise.