Gabon/Pratique journalistique : la présomption d’innocence désormais aux oubliettes ?

La pratique du journalisme au Gabon, comme dans de nombreux pays à travers le globe, est régie par un ensemble de lois et de normes éthiques qui visent à garantir une information juste et équilibrée. Historiquement, les journalistes ont pour mission d’éduquer, d’informer et de divertir le public. Cependant, ces dernières années, certaines dérives inquiétantes sont apparues dans le paysage médiatique gabonais, soulevant des questions sur le respect de la présomption d’innocence.

Les évènements de ces dernières semaines ont permis de pointer du doigt ce phénomène qui tend à saper les efforts de certains journalistes qui militent en faveur du renforcement des liens entre le peuple et sa presse, en offrant au public des informations qui respectent les normes journalistiques. Cependant, aujourd’hui certains journalistes préfèrent, malheureusement, brûler les étapes de collecte et, surtout, de vérification de l’information avant de la diffuser, privilégiant ainsi le côté sensationnel. Une approche qui a souvent constitué la cause principale de la diffusion des informations non avérées.

Au nombre des normes qui sont aujourd’hui écartées par certains professionnels des médias, nous avons celle de la présomption d’innocence. Un principe fondamental du droit pénal qui stipule qu’un individu est considéré comme innocent jusqu’à preuve du contraire. Ce principe est essentiel pour garantir un procès équitable et éviter la stigmatisation prématurée des personnes accusées. Le décor qui se dégage, bien que n’étant pas alarmant, laisse tout de même planer des interrogations. C’est dans ce contexte qu’un retour immédiat aux bonnes pratiques du journalisme est nécessaire pour éviter la rupture totale entre la presse et le peuple, car les journalistes ont ce devoir de former une opinion publique qui soit éclairée par le biais d’informations justes.

En outre, il ne s’agit donc pas de courir vers l’exclusivité, au détriment des principes éthiques fondamentaux, mais plutôt de s’assurer que les informations publiées ou diffusées sont vérifiées et équilibrées.

Par ailleurs, dans un environnement où l’information circule rapidement et souvent sans vérification adéquate, il devient difficile pour les citoyens de distinguer le vrai du faux. Un manque de clarté qui vient empiéter sur le droit de chacun à un accès libre à l’information, sans que celle-ci ne soit biaisée ou modifiée. Il y va également de la crédibilité de notre démocratie et surtout du respect des droits fondamentaux de chaque individu.

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