Le phénomène, aussi tabou que persistant dans l’univers médical gabonais, n’est pas toujours bien appréhendé par les victimes. D’où la persistance d’une certaine impunité pour les hommes en blouse.
« Sujet tabou », comme le qualifie un médecin de la place, les erreurs médicales n’en demeurent pas moins réelles dans les structures sanitaires du Gabon. Notre pays en a encore fait l’amer expérience en ce début de mois de mars, avec le décès de dame Mindzoumou, qui s’est vu oublier une paire de ciseaux dans le ventre. Ce qui a fini par détruire son estomac, et la tuer.
Alors comment savoir si on est victime d’une erreur, d’un accident, ou d’une faute, et que faire dès lors ? « Déjà, il faut récupérer son dossier médical, ce qui est un droit pour le patient (..) Après quoi, experts et enquêteurs doivent trancher, via une expertise. Un ou plusieurs médecins vous interrogent et vous examinent. Leur mission : enquêter sur les faits de l’accident, déterminer les responsables et évaluer les préjudices subis », explique Michael Idiatta, médecin.
S’en suit une procédure à l’amiable, avec la réparation par le médecin et/ou l’établissement sanitaire en cause. En cas d’échec de cette procédure, la victime peut intenter une action en réparation devant le juge civil/ou le juge administratif, ou encore, une action en responsabilité punitive. « Ça se passe devant le juge pénal (existence d’une infraction) ou devant la juridiction ordinale (plainte devant le conseil de l’ordre auquel appartient le mis en cause) », précise notre source.
Au Gabon, les textes sur la question ne sont pas aussi à jour qu’on l’aurait espéré. Mais l’ordonnance organisant le fonctionnement des structures hospitalières au Gabon peut faire autorité dans un premier temps. Il précise en son article 52 que « tout manquement à l’éthique par tout professionnel de la santé est sanctionné conformément aux dispositions des textes en vigueur ».
Les erreurs médicales les plus fréquentes sont l’erreur de diagnostic, l’erreur de dosage et/ou de médicament, l’erreur d’administration de médicament, l’infection post-opératoire, l’erreur de côté à opérer, l’oubli de matériel chirurgical dans le corps, et l’infection nosocomiale.