
Entre 2022 et 2024, le Gabon a enregistré près de 3 000 cas suspects de rougeole, causant six décès. Rien qu’en 2024, deux cas de fièvre jaune et trois de diphtérie ont été confirmés. Ces chiffres alarmants traduisent une situation épidémiologique préoccupante, exacerbée par une couverture vaccinale insuffisante.
C’est dans ce contexte que s’est ouvert, le 18 juin 2025, le deuxième passage des Activités vaccinales intensifiées (AVI), lancé au centre de santé d’Awendjé, dans le 4e arrondissement de la commune de Libreville. À cette occasion, la représentante résidente de l’UNICEF, Dr Marie-Reine Chirezi Fabry, a souligné l’urgence d’une réponse nationale face à la baisse de la vaccination infantile.
Déployée sur l’ensemble du territoire, cette campagne s’étend du 18 au 22 juin 2025. Elle vise à rattraper les enfants de 0 à 59 mois qui n’ont pas été vaccinés ou qui l’ont été partiellement. Neuf maladies sont ciblées, parmi lesquelles la poliomyélite, la coqueluche et la fièvre jaune. Les femmes enceintes sont également concernées, et une distribution de vitamine A est prévue pour renforcer le système immunitaire des plus jeunes.
Le secrétaire général du ministère de la Santé, Alain-Charles Rotimbo, représentant le ministre empêché, a invité les parents à se rendre massivement sur les sites dédiés afin de faire vacciner leurs enfants.
En 2023, la couverture vaccinale plafonnait à 61 %, loin de l’objectif de 90 % recommandé par l’Organisation mondiale de la santé. Toutefois, le premier passage des AVI, en février 2025, a montré des résultats encourageants : près de 9 000 enfants avaient alors été vaccinés contre la rougeole, faisant bondir la couverture de 54 % à 81 % en un mois. Le vaccin pentavalent avait également connu une progression significative, passant de 49 % à 64 %.
Ce second passage vise à consolider et à amplifier cette dynamique. Mais, comme l’a rappelé le Dr Chirezi Fabry, “au-delà de ces cinq jours d’intensification, nous encourageons vivement les familles à poursuivre le calendrier vaccinal de routine dans les centres de santé.”