
L’institution internationale soutient qu’elles seront essentielles pour permettre au pays de relever notamment les défis économiques.
Pour parvenir à une croissance économique durable, le Fonds monétaire international (FMI) vient de recommander au Gabon de maintenir le train de réformes. « Les réformes en matière de transparence et de gouvernance, dont certaines ont déjà été engagées par les autorités de la Transition, devraient se poursuivre parce qu’elles seront essentielles pour relever les défis économiques », estime Aliona Cebotari.
Pour elle, « ces efforts devraient inclure notamment un inventaire de tous les flux, actifs et passifs directs et contingents de l’Etat ; un reporting exhaustif de la situation des finances de l’Etat et des entreprises publiques ; la publication, selon les dispositions légales en vigueur, des rapports réalisés par l’auditeur externe du gouvernement ; et, surtout, la publication des contrats pétroliers et miniers ». Le tout dans un souci de transparence perpétuelle.
La cheffe de la mission du FMI est consciente que les autorités de la Transition ont échu d’une situation budgétaire difficile. « En 2022 et 2023, les dépenses liées aux élections ont creusé le déficit non pétrolier qui est passé à deux chiffres en pourcentage du PIB hors pétrolier, et a été financé en partie par une accumulation substantielle d’arriérés », poursuit Mme Cebotari.
A l’évidence, en l’absence d’un ajustement budgétaire immédiat, les niveaux de déficit pour 2024-2025 pourraient être difficiles à financer dans l’environnement financier mondial actuellement sous tension, et la dette publique continuerait à croître. « Dans le même temps, la nécessité d’améliorer les conditions d’existence de la population et d’aiguillonner la croissance exigera une priorisation des besoins en matière de dépenses et une relance des efforts de mobilisation des recettes compte tenu des fortes contraintes budgétaires », ajoute-t-elle.
Une façon pour la représentante du Fonds de souligner qu’il faudra absolument des arbitrages, même difficiles, en mettant l’accent sur les investissements à fort impact et à faible risque qui éliminent les obstacles à la croissance, sur les dépenses sociales et sur l’élargissement de l’assiette fiscale. Sur ce point précis, l’institution recommande à nouveau de s’attaquer aux exonérations et d’intégrer les ressources sous-utilisées dans l’ensemble du secteur public.
« Les autorités de la Transition ont entamé des réformes visant à améliorer la gestion des finances publiques, celles-ci seront essentielles pour renforcer la situation budgétaire. La centralisation de toutes les ressources et de tous les paiements dans le compte unique du Trésor et une gestion prudente de la liquidité, la mise en place d’un cadre réglementaire pour la gouvernance et le contrôle des entreprises publiques, ainsi qu’une meilleure gestion des processus d’investissement public figurent parmi les réformes qui devraient aussi produire des effets importants », insiste-t-elle.