
Depuis quelques jours, les rues d’Accra, dans la capitale ghanéenne, sont animées, non pas par le tumulte habituel mais à cause d’une vaste opération lancée par les autorités du pays. La principale cible de cette opération menée par les services d’immigration, sous l’égide du ministère de l’Intérieur, les nombreux mendiants étrangers que compose Accra. Au total 2 241 d’entre eux ont été mis aux arrêts au sortir de ces descentes musclées.
C’est par le biais d’un communiqué publié vendredi dernier, que Muntaka Mubarak, ministre ghanéen de l’Intérieur a annoncé les résultats de cette opération de grande envergure qui s’est déroulée à Accra, dans le cadre d’une lutte renforcée contre la mendicité organisée dans la région du Grand Accra. Une nécessité, dans un pays où le phénomène a pris des proportions inquiétantes depuis quelques années, favorisé notamment par une forte migration des ressortissants des pays voisins. Ainsi, pour confronter cette montée exponentielle du phénomène de mendicité, les autorités du pays ont décidé de passer à l’action.
En outre, l’opération dirigée par les services d’immigration du Ghana a été initiée sous la base de plusieurs renseignements, comme l’a laissé entendre le ministre Muntaka Mubarak. De fait, l’intervention des services s’est déroulée aux premières heures de la matinée, laissant ainsi aucune chance aux personnes concernées d’échapper à la rafle. Parmi les personnes interpellées, on compte notamment 909 adultes et 1 332 enfants, soit 1 280 femmes 961 hommes.
« Je tiens à féliciter le personnel du Service d’Immigration du Ghana pour son dévouement à la sécurité nationale »,a déclaré Muntaka Mubarak. Un soutien que les populations ont également apporté aux autorités, demandant dans la foulée que l’opération s’étende à d’autres régions du pays, connu pour la montée en puissance du même phénomène, à l’instar des villes de Kumasi ou Tamale. En réponse, l’autorité a assuré que la stratégie globale est d’agir sur l’ensemble du territoire national : « L’opération a commencé à Accra mais sera progressivement élargie à d’autres régions », a-t-il précisé
Par ailleurs, le ministre a invité la population à coopérer avec les équipes déployées sur le terrain : « Je compte sur votre soutien lorsque ces opérations atteindront vos communautés. Travaillons ensemble pour assurer la sécurité de nos rues». Aux grands maux, les grands moyens. Le Ghana vient donc, par cette opération, s’inscrire dans la logique de cet adage bien connu.
Enfin, les autorités ghanéennes n’ont pas livré d’information par rapport aux origines des personnes arrêtées, encore moins sur les dispositions qui les attendent. Aussi, la situation des mineurs interpellés semble susciter des interrogations également.