1 septembre 2025

Grégory Laccruche Alihanga brise le silence et accuse ses anciens bourreaux


‎Après plusieurs années de silence, Grégory Laccruche Alihanga, ancien maire de la commune d’Akanda et figure emblématique de l’opération Scorpion, est sorti de son mutisme. Dans une lettre ouverte publiée ce mardi 15 juillet 2025 sur les réseaux sociaux, l’ex-détenu dénonce avec force ce qu’il qualifie de « dérive totalitaire et mensongère », autour de son arrestation et de son incarcération en 2019.

‎Interpellé en novembre 2019 pour des soupçons de détournements de fonds publics et blanchiment d’argent, Grégory Laccruche affirme aujourd’hui avoir été victime d’une « vengeance politique » et d’une « purge ciblée ». Dans un témoignage poignant, il revient sur les conditions de sa détention, marquées selon lui par des tortures psychologiques, des menaces contre ses proches et des pressions intolérables. « Ce fut quatre années d’oubli judiciaire, sans procès, sans audience, sans défense », écrit-il.

‎L’ancien édile affirme que son arrestation faisait suite à son refus d’accuser son propre frère, Brice Laccruche Alihanga, de trahison, comme le lui aurait demandé Noureddin Bongo Valentin, lors d’un échange à son domicile, en présence d’Abdul Océni. « Trois jours plus tard, j’étais arrêté. Jeté en prison », a-t-il révélé.

‎Ce qui motive aujourd’hui sa prise de parole, explique-t-il, c’est l’attitude de ceux qu’il considère comme ses anciens bourreaux, aujourd’hui eux-mêmes confrontés à la justice. Il dénonce une « inversion des rôles indécente » : « Ceux qui m’ont fait ça se plaignent aujourd’hui. Ils parlent de ‘traitement de chien’. Je leur réponds : vous nous avez traités pire que des cafards. »

‎Pour Grégory Laccruche, ces personnes qui crient aujourd’hui à l’injustice sont les mêmes qui ont organisé, couvert et ordonné les abus du passé. « Ils n’ont pas défendu la justice. Ils l’ont étranglée. […] Ils n’ont pas protégé la liberté. Ils l’ont enchaînée. »

‎Élu maire d’Akanda en février 2019 sous la bannière du Parti Démocratique Gabonais (PDG), il avait succédé à Claude Sézalory avant d’être rattrapé par l’opération Scorpion, vaste campagne anticorruption ayant ciblé plusieurs proches de l’ancien régime. Sans appel à la vengeance, Grégory Laccruche Alihanga dit vouloir seulement « que la vérité soit dite et entendue ». Une vérité qui, selon lui, éclaire les responsabilités passées de ceux qui tentent aujourd’hui de se faire passer pour des victimes. Une déclaration choc qui risque d’alimenter les débats autour des pratiques judiciaires de l’ère Bongo et des nouvelles dynamiques politiques du pays.

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