
Les opérateurs doivent cependant faire montre de créativité dans l’intérêt de la filière.
La place de l’hôtellerie dans l’essor du secteur touristique au Gabon reste une problématique fondamentale. Expert dans le domaine, le Gabonais Hans Iyangui assure que « les deux secteurs sont condamnés à marcher ensemble ».
Aussi, est-il persuadé que « l’industrie de l’hôtellerie et du tourisme représente une opportunité d’emploi sur dix ». Avec des recettes qui profitent aux entreprises (fournisseurs) et aux hôteliers, en même temps qu’elles constituent un facteur majeur de création d’emplois pour les populations locales et les destinations.
C’est donc dire que le secteur de l’hôtellerie au Gabon a une place de choix dans la vision du gouvernement pour le tourisme. Il reste que les hôteliers devraient concilier les attentes de la nouvelle génération de voyageurs et des nomades numériques, tout en accompagnant la transformation et la rénovation des espaces plus écologiques.
« L’hôtel, objet social réactif, doit aussi s’accommoder des nouvelles tendances en matière de convivialité, de personnalisation, d’engagement et de fragmentation de la société. Pour attirer une clientèle locale, le secteur doit par exemple exhiber une nouvelle parure et se transformer, le temps d’une soirée, en salle de concert ou d’exposition pour créer des tiers lieux et plus uniquement des lieux d’hébergements », estime Hans Iyangui.
À tout considérer, cette exigence et cette mue impliquent de se concentrer sur les fondamentaux, tout en adoptant les préoccupations citoyennes. Pour cela, la profession doit se doter d’une nouvelle raison d’être.
Au Gabon, on peut compter près de 660 hébergements dont environ 271 hôtels (grands et moyens) pour environ 5500 lits, avec un taux d’occupation de 45% environ. Et les emplois sont estimés à un peu plus de 850 employés, selon une étude de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT).
Laquelle est aussi convaincue que « le secteur de l’hôtellerie a un bel avenir au Gabon ». Non sans encourager les initiatives comme celle de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), qui a réhabilité l’hôtel Buding à Moanda, dans l’optique de booster les atouts touristiques de la localité, une activité économique alternative à la mine et surtout contribuer à la réduction du chômage des jeunes.
Ceci dit, l’expert Hans Iyangui pense qu’il faut apporter une réponse à la dépendance au tourisme d’affaires international et aux contraintes de saisonnalité. « En contrepartie de perspectives porteuses, les hôteliers doivent concéder d’importants investissements en infrastructures et en formation pour une montée en compétence et une implication forte de l’Etat dans la formation et le déploiement de dispositif favorable à l’apprentissage chez les plus jeunes. C’est à cette condition que le secteur trouvera son attractivité et mobilisera ses salariés ou futures recrues », croit-il.
Non sans souhaiter, pour que le décollage véritable du secteur touristique dans sa globalité, l’État à s’asseoir sur certains impôts pour permettre aux entrepreneurs de venir investir et leur créer des conditions de rentabilisation. Pour lui, « le tourisme est une somme de tous les services, il faut donc ouvrir les vannes pour que les gens soient rassurés de leur investissement au Gabon ».
Le Gabon dispose d’atouts exceptionnels pour développer son tourisme. Parmi les autres solutions, il est nécessaire de faciliter l’activité des compagnies aériennes pour que le pays devienne le lieu où tout part et où tout vient.