27 juillet 2024

IEF-Pôle régional : le malaise !

Alors que les résultats du « concours spécial » d’entrée à l’Institut de l’économie et des finances-Pôle régional sont annoncés pour ce mercredi 7 février, des personnels gabonais dénoncent leur limogeage par le nouveau directeur général.

Le climat de sérénité qui y a longtemps prévalu, a foutu le camp au sein de l’Institut de l’économie et des finances-Pôle régional (IEF-PR) de formation des régies financières de l’Afrique centrale. Désormais, le mécontentement se fait entendre, particulièrement à l’endroit du directeur général, le Camerounais Jacquinot Voundi dont l’attitude vis-à-vis des personnels gabonais suscite des questionnements.

Ces personnels dénoncent en réalité un acharnement, depuis les changements intervenus le 17 mars 2023 à Yaoundé au Cameroun, à la tête des institutions et organes de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Cémac), à l’issue de la 15e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat. Il en est ainsi d’ailleurs au niveau de la Commission de la Cémac.

Le 30 janvier dernier, des fonctionnaires gabonais totalisant entre 15 et 20 ans au sein de l’Institut ont été informés qu’ils ne font plus partie de ses effectifs car « mis à la disposition de leurs administrations d’origine ». Cette décision partirait des accusations de fraude qui aurait été constatée lors du concours d’entrée à l’IEF-PR organisé le 9 décembre 2023.

Ce concours est intervenu après celui de 2022, sans le Gabon et le Cameroun qui, pour des raisons qui avaient refusé d’y participer. Pour notre pays, elle était liée à la décision de l’Etat de geler les recrutements à la Fonction publique.

En prenant les commandes de l’Institut, Jacquinot Voundi a jugé utile d’en organiser un autre qui n’a concerné que le Gabon et le Cameroun, mais aussi la Guinée équatoriale dont les candidats avaient échoué au concours de 2022, dans le cadre de la 8e promotion. Il a été donc appelé « concours spécial ».

Toujours pour le cas du Gabon, cette « session de rattrapage » a été organisée en accord avec les autorités de la Transition, en vue du recrutement de 200 auditeurs. De plus, il devait être géré par un comité d’organisation dont la mission était en principe de réceptionner et traiter les dossiers de candidature, quelle que soit la filière. Comme il est de coutume.

Assurément, le concours spécial n’a pas été organisé dans les meilleures conditions. Dans une précipitation imputable à la nouvelle direction générale de l’IEF-PR, le comité d’organisation n’a pas eu la possibilité de procéder au tri habituel des dossiers.

En fait, toutes les candidatures ont été acceptées, y compris celles ne répondant pas aux critères de profils. Apparemment, les organisateurs se sont contentés des frais des dossiers qui se sont élevés cette fois à 50 000 FCFA par candidat (ils étaient environ 2100) au lieu de 25 000 FCFA comme avant.

Si la proclamation des résultats devrait avoir lieu ce mercredi 7 février 2024, cette cérémonie pourrait être perturbée par des membres du comité d’organisation. Lesquels trouvent qu’il est absurde de le faire, compte tenu des accusations de fraude de « tripatouillage informatique » à eux faites et qui restent à prouver.
Ce qui est logique, car comment pourrait-on valider des résultats issus de la fraude ? Ne faudrait-il simplement pas reprendre ce concours ?

L’IEF est une structure créée par le Gabon en 1981, avec pour tutelle le ministère de l’Economie et pour mission de former des administrateurs économiques et financiers. Jusqu’en 2005, il n’accueillait que des élèves de nationalité gabonaise dans le cadre de la formation initiale.

Finalement, notre pays a cédé cette structure de référence à la Cémac. A cet effet, un accord de siège a été signé en janvier 2006. A l’époque, l’on évoquait des limites des systèmes de formation hérités des indépendances et du caractère coûteux et inadapté de la formation des agents des régies financières en Europe, loin des sites opérationnels et déconnectés des réalités du terrain. Ceci aurait donc incité à créer un institut sous-régional des régies financières.

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