22 novembre 2024

Île Mbanié : le Gabon présente sa défense devant la CIJ

Le Gabon et la Guinée Équatoriale sont engagés depuis plusieurs décennies dans un litige territorial qui soulève des enjeux géopolitiques significatifs. En effet, les deux États revendiquent la souveraineté de l’île Mbanié, une zone stratégique, située dans les eaux gabonaises à une dizaine de kilomètres de la province de l’Estuaire.

Lors du plaidoyer tenu le hier mercredi 02 octobre devant la cour internationale de justice (CIJ) à La Haye au Pays-Bas, l’un des représentants de la partie gabonaise, le Pr Guy Rossantaga, a rappelé à la Haute juridiction les motivations qui entourent ce conflit. Car pour lui, « contrairement aux déclarations de la partie adversaire, ne date pas de 1972 ».

Ainsi, son intervention s’est articulée autour des origines du conflit et les grandes étapes de la négociation du compromis entre les deux pays : «le présent conflit n’est que la suite des divergences ayant prévalu entre la France et l’Espagne dans le golfe de Guinée, lors de l’expansion coloniale des puissances européennes en Afrique», a-t-il indiqué.

Ainsi, les accords et traités signés par ces puissances ont souvent laissé des zones d’ombre et des ambiguïtés quant aux frontières exactes. Ces incertitudes ont perduré après les indépendances respectives des deux pays en 1960.

Étant affranchis du colon, les États ont souhaité mettre en action « l’expression de leurs prétentions maritimes », a ajouté le membre de la délégation gabonaise.

De fait, le conflit qui oppose le Gabon à la Guinée Équatoriale sur cet espace, pourtant situé en face de la côte gabonaise, revêt un double enjeu. Sur le plan politique, il s’agit pour les deux pays de s’affirmer dans la sous-région. Sur le plan économique, les îles Mbaniés ont un espace riche. En effet, l’île Mbanié est riche en ressources naturelles, notamment les hydrocarbures. De plus, la position géographique de l’île en fait un point clé pour le commerce maritime dans le Golfe de Guinée.

Enfin, dans ce contexte tendu, les autorités gabonaises continuent de défendre leur position devant la Cour internationale de justice (CIJ), en insistant sur le fait que le conflit ne doit pas être simplifié ou mal interprété comme étant récent ou limité à une période spécifique. Au contraire, la partie gabonaise souligne que ce litige est enraciné dans un contexte colonial passé, qui nécessite une attention particulière pour être résolu équitablement. Ceci par la promotion de la négociation et du compromis, au risque de voir la situation s’enliser.

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