
Chaque 26 juin, le monde entier se mobilise à l’occasion de la Journée mondiale contre l’abus et le trafic de drogues, un moment solennel instauré par l’Organisation des Nations-Unies en 1987. Cette journée symbolique renvoie à un évènement historique majeur, à savoir la destruction de l’opium orchestrée en 1839 par le commissaire chinois Lin Zexu, figure emblématique de la lutte contre les stupéfiants. Au-delà du souvenir, cette date est aujourd’hui un appel à l’action concertée face à un fléau mondial.
Comme de nombreux pays, le Gabon n’échappe pas à la montée en puissance du phénomène de la drogue, qui s’enracine insidieusement dans le tissu social, affectant tout particulièrement les jeunes. Dans les quartiers populaires des grandes villes, comme dans certaines localités reculées, les substances illicites circulent de plus en plus librement, alimentant des réseaux bien organisés.
Pour tenter d’enrayer cette spirale, les autorités gabonaises renforcent leur arsenal de lutte. Si les Forces de Défense et de Sécurité constituent historiquement le premier rempart, l’État entend impliquer d’autres forces dans cette lutte. C’est dans ce contexte que la Direction générale des services spéciaux (DGSS) est aujourd’hui appelée à jouer un rôle central, notamment à travers sa branche dédiée à la lutte contre le grand banditisme et le trafic de drogue. Une synergie d’action qui est désormais de mise entre les différentes unités opérationnelles, qui conjuguent leurs efforts dans un contexte de plus en plus complexe.
Toutefois, la lutte contre la consommation des produits psychotropes au Gabon se heurte aussi à une réalité préoccupante, la participation occasionnelle de certains agents des Forces de l’ordre aux réseaux de trafic. Ces dérives, bien que marginales, jettent le discrédit sur l’ensemble du dispositif sécuritaire et alimentent une méfiance croissante de la population envers les institutions judiciaires et policières. En effet, dans des récentes affaires, plusieurs agents ont été épinglés, ainsi que certains hauts gradés.
La Journée internationale contre l’abus et le trafic de drogues représente ainsi une opportunité pour les décideurs de faire le point sur les politiques publiques engagées depuis plusieurs décennies. C’est le moment de questionner leur efficacité, d’identifier les zones d’ombre et de renforcer les dispositifs existants. L’accent doit notamment être mis sur la prévention, l’éducation des jeunes, et la réinsertion sociale des usagers.
Alors que le Gabon poursuit sa lutte contre ce phénomène tentaculaire, le 26 juin 2025 sonne comme un rappel solennel : seule une action concertée, courageuse et durable pourra inverser la tendance et protéger les générations futures.