20 septembre 2024

Justice : Lambert Noël Matha et Sylvia Bongo, liberté restreinte

L’ex-ministre d’État à l’Intérieur et l’ancienne Première Dame ont été inculpés aujourd’hui par le juge d’instruction, qui les a ensuite assignés à résidence.

Devant la tournure des évènements, il y a de fortes chances que Sylvia Bongo Ondimba et Lambert Noël Matha soient envoyés à la prison centrale de Gros-Bouquet. Ce jeudi 28 septembre 2023, le juge d’instruction a restreint leur liberté en les assignant à résidence, selon des sources concordantes.

Mais que leur reproche exactement la justice ? Selon nos informateurs, l’ancienne Première Dame aurait été inculpée des faits portant sur le blanchiment de capitaux, pour faux, usage de faux et d’usurpation de qualité.

Sylvia Bongo Ondimba aurait régulièrement engagé le Gabon dans plusieurs dossiers, en lieu et place de son époux, le président Ali Bongo Ondimba. Ce, en se servant d’un cachet illégal fabriqué au Maroc et portant déjà la signature du chef d’État déchu.

Le mercredi 30 août dernier, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) avait annoncé une enquête et des poursuites judiciaires, pour « haute trahison contre les institutions de l’État », contre des proches d’Ali Bongo Ondimba. Nos forces de défense et de sécurité (FDS ) savaient assurément de quoi ils parlaient ce jour-là.

L’ancienne Première Dame du Gabon serait donc concernée par ce crime contre l’État gabonais.

Selon nos sources, Sylvia Bongo Ondimba aurait maintes fois signé, en lieu et place du chef de l’État, des documents d’État que lui aurait apportés Noureddin Bongo Valentin.

Elle aurait ainsi usurpé une qualité qui n’est pas la sienne. Si la Loi fondamentale reconnaît le chef de l’État et les institutions républicaines dont il est du reste le garant, elle ne fait nullement mention de ses collaborateurs. Tout comme aucune disposition n’accorde un statut reconnu constitutionnellement aux membres de la famille présidentielle.

Par ailleurs, elle aurait usé du faux pour s’accaparer un immeuble de Brice Laccruche Alihanga, alors que ce dernier se trouve en prison. C’est donc pour tous ces faits qu’elle aurait été inculpée et assignée à résidence.

Pour ce qui est de Lambert Noël Matha, il s’agirait d’une affaire liée à Averda. En effet, cette société et l’État gabonais étaient liés par un contrat pour le ramassage des ordures ménagères dans Libreville.

Beaucoup d’argent aurait circulé dans le cadre de ce contrat géré directement par le ministère de l’Intérieur. Et selon nos informateurs, plusieurs personnes mises en cause auraient cité Lambert Noël Matha parmi les gens ayant perçu indûment des sommes d’argent dans cette affaire.

De plus, le Gabon a mis fin à ce contrat de façon unilatérale pour, disait-on, « mauvaise exécution des clauses ». S’estimant lésée, Averda a alors saisi la justice internationale pour demander réparation.

Localement, l’enquête ouverte aurait mis en lumière la compromission de l’ancien membre du gouvernement. Il faut rappeler que les nommés Oléka Minko (il est en liberté provisoire) et Madoungou (en détention préventive depuis bientôt un an).

Le magistrat instructeur a donc inculpé Lambert Noël Matha de complicité de détournement des fonds publics, concussion, corruption passive et blanchiment de capitaux. Comme pour Sylvia Bongo Ondimba, son assignation à résidence pourrait à tout moment se muer en mandat de dépôt, a-t-on appris.

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