
Disposés à lever leur mouvement de grève déclenché il y a près d’un an, les magistrats attendent du général Brice Clotaire Oligui Nguema la promulgation de leur nouveau statut et l’adoption des textes d’application.
En lien avec la grève du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) qui date de décembre 2022, la crise au niveau de la justice gabonaise n’a que trop duré. Elle impacte non seulement le fonctionnement normal de tout l’appareil judiciaire, mais prend également en otage des détenus provisoires qui attendent leur jugement ou empêche de donner une suite à plusieurs autres affaires.
Considérés comme antagonistes sur ce dossier, le gouvernement et les magistrats sont bien conscients des conséquences de cette crise. D’où, assurément, des signes d’une volonté partagée d’un règlement de leurs divergences.
C’est, du reste, probablement dans cet esprit que le Synamag s’en remet aux autorités de la transition. Désormais, puisque des avancées notoires ont été enregistrées ces derniers temps.
Le président du Synamag, Germain Nguema Ella et ses membres avaient soumis au gouvernement dissout, un certain nombre de besoins allant dans le sens de l’amélioration de leurs conditions de travail et d’existence. En effet, ils ont obtenu des véhicules de service et plus de 400 toges, de même que le nouveau statut (non encore promulgué) des magistrats adoptés par le gouvernement le 28 juin 2023, puis par le Parlement en juillet dernier.
Ledit texte prend en compte la rémunération des magistrats et bien d’autres avantages, tout en définissant les éléments constitutifs auxquels ils auront dorénavant droit. Sa promulgation et la prise des textes d’application restent toujours attendues.
Et c’est pourquoi, irrités, les magistrats se tournent vers le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema qui s’est engagé à « rendre aux Gabonais leur dignité ». «Nous sommes effectivement accrochés à cela pour pouvoir lever notre grève. Cela fait 9 mois que nous sommes en grève, nous sommes au centre de tous les litiges. Si nous ne faisons rien, le peuple gabonais subira un peu plus cette gêne. C’est pourquoi nous demandons au président de la Transition de faire le maximum pour que nous levions notre mouvement. Nous sommes prêts à faire des sacrifices, s’il le faut, pour que la grève soit levée..mais il faut quand même un minimum», a déclaré Germain Nguema Ella, vendredi 15 septembre 2023, à l’issue de l’assemblée générale du Synamag.