22 novembre 2024

Justice : quelle sanction contre les diffamateurs de Victorine Tchicot ?

Gio Gilbert Nang Mendome, Éric Sebe et Louba Dimitri ont été jugés la semaine dernière pour des propos désobligeants à l’égard de cette dame. Ils seront fixés sur leur sort le 14 août prochain.

Gio Gilbert Nang Mendome, Éric Sebe et Louba Dimitri, tous les trois en détention préventive depuis le 28 juin 2024, doivent patienter encore deux semaines pour connaître la décision du Tribunal correctionnel de Libreville sur l’affaire qui les oppose à Victorine Tchicot. Une affaire de flagrant délit.

La juridiction devant laquelle ils ont comparu la semaine écoulée, pour présomption de diffamation, va en effet rendre sa décision le 14 août prochain. Histoire de se donner suffisamment de temps pour la délibération.

A la barre, Gio Gilbert Nang Mendome a expliqué au Tribunal que tout commence lorsqu’il s’était rendu dans un hôtel de la place pour prendre part à une réunion sur les activités génératrices de revenus (AGR), accompagné d’Éric Sebe. Il a fait une courte vidéo dudit hôtel, avant de l’envoyer à sa compagne qui voulait savoir où il était. Mais aussi à Éric Sebe, à la demande de ce dernier.

A ce qu’il semble, Victorine Tchicot y apparaîtrait. Toujours devant le Tribunal correctionnel, Éric Sebe, journaliste et chargé d’études dans une entreprise publique, explique à son tour que son ami lui aurait demandé de faire un article sur la dame, en lui donnant le narratif.

L’article est ainsi rédigé avec des propos péjoratifs sur cette femme au teint clair. Il la présente comme la pièce maîtresse du palais présidentiel, un caillou dans les « rangers » du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et une personne peu recommandable. Il évoque également une vie en Côte d’Ivoire en de termes très peu glorieux.

De son côté, Dimitri Louba s’est présenté comme étant aussi un homme des médias travaillant avec Éric Sebe. Il affirme ensuite que celui-ci lui a envoyé un article de publication, en sa qualité d’administrateur de la page du média « Akanda News ». Ce qu’il fera d’ailleurs, non sans envoyer le lien de l’article à son ami.

Interrogés par la juridiction de jugement sur les véritables raisons de cette vidéo, sachant que Gio Mendome voulait rassurer sa compagne et l’informer de sa localisation, les deux amis vont se jeter la pierre. Notamment Éric Sebe qui dira que «la vidéo n’a en réalité pas été faite pour la compagne de Gio Mendome, mais pour montrer la présence de Victorine Tchicot à cette rencontre». Tout en regrettant d’avoir rédigé cet article sans avoir pris la peine de vérifier les informations données par son ami.

Lors des plaidoiries, Me Sarah Oniane, avocat de Victorine Tchicot, ne va pas aller de main morte. Affirme que sa cliente a été jetée à la vindicte populaire, et que son honneur et sa sécurité ont été atteints.

En somme, c’est une organisation qui a été mise contre la dame. C’est pourquoi il a demandé au Tribunal de ne point suivre la prétendue qualité de journaliste d’Éric Sebe, en considérant qu’il a agi en sa qualité de chargé d’études.

Le professionnel du droit a demandé à cette juridiction de déclarer les trois prévenus coupables du délit de diffamation, et à les condamner à payer la somme de 50 millions de FCFA au titre des dommages et intérêts. Un montant qui serait payé à égale partie par Gio Gilbert Nang Mendome et Éric Sebe.

De son côté, le conseil de Dimitri Louba s’est prononcé sur le non-paiement par son client des dommages et intérêts, parce qu’il a simplement publié l’article. Pour Me Everick Essouma, l’avocat de Gio Gilbert Nang Mendome, son client est innocent et que le délit de diffamation n’est point constitué.

Il a donc demandé, à titre principal, la relaxe pure et simple de son client. Et, à titre subsidiaire, de tenir compte que celui-ci a déjà passé un mois en détention et que c’est une procédure de flagrance. Le 14 août prochain, chacun sera fixé sur son sort.

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