22 novembre 2024

La SEEG perd près de 50 milliards par an en raison de l’existence d’un réseau mafieux en son sein

Une enquête menée par des officiers de police judiciaire mandatés par le Comité pour la transition et la restauration des institutions leur aurait permis de démanteler un réseau de fraudeurs au niveau du service informatique de la Société d’énergie et d’eau du Gabon. Interpellés, certains mis en cause seraient actuellement en garde à vue dans les locaux de la Direction générale des recherches.

Les malheurs de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) ne sont donc pas seulement imputables à certains abonnés qui piratent ses réseaux d’électricité et hydrauliques. L’on sait dorénavant qu’ils impliquent également des agents véreux, qui usent de pratiques répréhensibles pour plomber les ressources financières de cette entreprise nationale.

Autant dire que le ver est dans le fruit car, une enquête des agents mandatés par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) vient de démanteler un réseau mafieux au niveau du service informatique de la SEEG, selon des sources concordantes. Lesquelles précisent que ladite enquête a mis en lumière la présence du serveur « SUPPRIMA 3 » qui n’était plus sensé être en production.

A en croire nos sources, tout est parti d’une suspicion de fraude. Les agents mandatés par le CTRI, après avoir auditionné les informaticiens de la SEEG, se seraient ensuite rendus aux quartiers Louis, Batavéa et Rénovation pour une perquisition des locaux de la société Sigma technologie, filiale du groupe TLDC.

La perquisition a permis de saisir des ordinateurs et de découvrir l’existence d’un réseau mafieux entre Sigma technologie et certains cadres de la Société d’énergie et d’eau du Gabon, y compris ceux ayant déjà fait valoir leurs droits à la retraite. Car, au fait de la mafia, ceux qui continuent de l’entretenir sont contraints de leur verser quelque chose pour acheter leur silence.

A ce qu’il semble, Sigma technologie disposerait quasiment de toute l’architecture de la SEEG. D’où la facilité avec laquelle cette structure piraterait les réseaux électriques et hydrauliques pour détourner une bonne partie des recettes de la société en charge de la production, du transport et de la distribution d’énergie électrique et d’eau.

Leurs serveurs communiquent directement via « une liaison bel air » avec ceux de la SEEG, indiquent nos sources. Ajoutant que « lesdits serveurs peuvent débloquer les compteurs comme le fait la SEEG, et disposent des mêmes licences.

A l’issue de leur enquête, les agents déployés par le Comité pour la transition et la restauration auraient procédé au débranchement de certains serveurs qui étaient encore en production à la SEEG. « Mais cela n’a pas suffi, car les fraudeurs ont continué leur vente de tickets Edan. Ce qui a conduit les enquêteurs à pousser les investigations sur les serveurs de la SEEG, découvrant que certains serveurs qu’ils avaient débranchés étaient effectivement toujours très actifs », apprend-on de sources judiciaires et policières.

Celles-ci nous apprennent d’ailleurs qu’une plainte contre X aurait été déposée à la Direction générale des recherches (DGR) par la direction générale de la Société d’énergie et d’eau du Gabon. Une plainte ayant conduit à l’interpellation de certains cadres et agents informaticiens mêlés à cette fraude. Ils seraient en ce moment gardés à vue à la DGR.

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