
Il y a de cela quelques années, le ministère de la Culture prévoyait l’adoption des langues vernaculaires comme langue de travail au sein des collectivités locales, afin de mieux les conserver. L’idée, qui avait séduit en son temps, est restée au stade de projet.
A l’heure où le Gabon célèbre la Journée mondiale des langues maternelles, l’on est tenté de se demander ce qu’il en est des langues locales et de leur survivance au sein de la population. Sans être un sociologue patenté, le constat est à une régression nette de l’usage des langues vernaculaires, notamment parmi les plus jeunes.
Pour inverser cette tendance, Alain Claude Bilie-By-Nze, alors ministre de le Culture, projetait de trouver une utilité à nos langues locales en faisant des langues de travail, aux côtés du français, au sein des collectivités locales.
«Pourquoi demander à un maire d’Ovan, de Minvoul, ou de Mekambo, de s’exprimer uniquement en français, d’interagir avec les usagers uniquement en français, alors que dans cette localité, tout le monde accède à la même langue ? » s’interrogeait-il. Une idée qui avait séduit en son temps, et qui gagnerait à être exhumée.
L’Unesco estime que plus de 43 % des quelque 6 700 langues parlées dans le monde sont menacées de disparition. Le Gabon, pays multilingue, compte près d’une cinquantaine de langues vernaculaires.