
Au Gabon, les préoccupations liées au bien-être au travail deviennent de plus en plus importantes. Bien que les statistiques spécifiques sur les pensées suicidaires au sein de la population active ne soient pas encore largement documentées, les témoignages et les études locales pointent du doigt des conditions de travail souvent éprouvantes. Les secteurs les plus touchés incluent l’exploitation minière, le transport, et même l’administration publique, où le stress, les salaires irréguliers et le manque de reconnaissance fragilisent les employés.
Une jeunesse en proie à l’angoisse
Chez les jeunes gabonais, particulièrement ceux âgés de 18 à 24 ans, la détresse psychologique est alarmante. L’accès limité à des emplois décents, l’instabilité économique, et les répercussions de la pandémie de Covid-19 continuent de peser lourdement. Ces facteurs exacerbent un sentiment de précarité et d’isolement, qui, sans être exprimé ouvertement, est palpable dans les grandes villes comme Libreville et Port-Gentil. Le chômage élevé dans cette tranche d’âge aggrave leur mal-être, poussant certains à envisager des solutions désespérées.
Le rôle clé des conditions professionnelles
Le monde professionnel gabonais est marqué par des inégalités et des frustrations similaires à celles observées ailleurs. Pour plusieurs hommes, les contraintes professionnelles – telles que des pressions excessives, des contrats précaires, ou encore l’absence de dialogue social – sont souvent des déclencheurs de pensées sombres. Chez les femmes, en revanche, les responsabilités familiales s’ajoutent à ces défis, créant une double charge qui les pousse parfois à bout. Ces dynamiques montrent à quel point les causes du mal-être sont multiples et interdépendantes.
Vers des solutions adaptées
Face à cette réalité préoccupante, il devient urgent pour le Gabon de mettre en place des politiques favorisant le bien-être au travail. Cela passe par la création de cellules d’écoute psychologique, l’amélioration des conditions d’emploi, et une sensibilisation accrue des employeurs aux risques psychosociaux. L’enjeu est aussi culturel : briser les tabous autour de la santé mentale et promouvoir des espaces où les travailleurs peuvent librement exprimer leur détresse. Seul un effort collectif permettra de transformer les lieux de travail en espaces épanouissants, plutôt qu’en sources de souffrance.