
Durant trois jours, du 25 au 27 février 2025, Libreville est le centre d’un dialogue stratégique entre experts et militaires, tous réunis sous l’égide de l’Unesco pour discuter de la préservation du patrimoine culturel en Afrique centrale face aux conflits armés, à l’heure où les guerres et autres crises menacent l’histoire et l’identité des peuples de la région.
C’est sous l’impulsion d’Armande Longo épse Moulengui, ministre de la Culture et des Arts, que cet atelier sous-régional a été initié. Dans son discours, elle a souligné l’urgence d’adopter des stratégies efficaces pour protéger les biens culturels en période de troubles. « Il est essentiel d’outiller nos Forces de Défense, notre Justice et nos Institutions pour anticiper et limiter les dégâts causés par les conflits armés sur notre patrimoine », a-t-elle indiqué.
Le Gabon, en tant que pionnier, a déjà posé des jalons concrets. En septembre 2024, le pays a pris des mesures renforcées en adoptant deux arrêtés et en apposant le bouclier bleu sur cinq sites historiques, un symbole universel de protection du patrimoine.
Cet atelier est donc l’occasion pour les spécialistes et militaires d’échanger sur l’application de la convention de La Haye de 1954 et ses protocoles, qui régissent la sauvegarde des biens culturels en temps de guerre. « Chaque site détruit, c’est une part de l’histoire qui disparaît à jamais. Il est de notre devoir d’agir », a rappelé la ministre.
L’évènement vise également à tracer une feuille de route collective dans le cadre du programme « Patrimoine pour la paix », favorisant une collaboration étroite entre les pays d’Afrique centrale.
Cette dynamique se poursuivra en mars à Douala, où une nouvelle rencontre approfondira l’intégration de la protection du patrimoine dans la formation des Forces de Sécurité.
L’Unesco, représentée par Thiery Nzamba Nzamba, réaffirme son soutien à ces initiatives, soulignant la nécessité d’une approche proactive et concertée pour préserver la mémoire des nations africaines.
En unissant leurs efforts, les acteurs de cet atelier entendent ainsi poser les bases d’une protection durable du patrimoine, garantissant ainsi aux générations futures l’accès à leur héritage culturel, même en temps de crise.