Litige successoral : le combat de Charlotte Boutoundou Anguilé

Âgée de 58 ans, cette compatriote continue de jeter toutes ses forces pour défendre le patrimoine immobilier hérité de ses grands-parents à l’Avenue de Cointet. Face à elle, un homme d’environ 90 ans, le nommé Legault, avec lequel il n’y a apparemment aucune consanguinité mais qui la persécute depuis plusieurs années pour le contrôle desdits biens.

Il s’agit d’un litige successoral vieux d’une cinquantaine d’années, sur lequel nous enquêtons depuis près de sept mois. Et qui, de notre point de vue, ne fait pas de doute quant au droit de la cinquantenaire sur les biens querellés.

Dans les années 1970, après le décès d’Antoine Ndiaye, son époux, Charlotte Anguilé est restée sur la parcelle n°98 de la section J du plan cadastral de Libreville avec ses deux enfants. Si l’un d’eux a mis au monde Félicité Agnouret Ndiaye.

Cette dernière, héritière ensuite de son géniteur Apopa, donnera naissance à deux enfants, notamment une fille qu’elle appellera Charlotte Boutoundou Anguilé. Surnommant ainsi sa défunte mère qui lui en avait fait le vœu avant sa mort, selon des témoins.

Lesquels expliquent dans la lignée et du point de vue du droit successoral, « dame Boutoundou Anguilé est bénéficiaire du patrimoine laissé par ses aïeux. C’est pourquoi elle combat contre une forme de spoliation qui a commencé il y a plusieurs décennies ».

Selon toute vraisemblance, c’est après le décès de son époux Antoine Ndiaye que Charlotte Anguilé devient propriétaire dudit patrimoine. Lorsque celle-ci décède, sa fille Félicité Agnouret Ndiaye en devient l’héritière.

En raison de la dégradation de son état de santé, cette dernière va demander à Delphine Essongué de garder les documents de sa parcelle jusqu’au retour de sa petite-fille Charlotte Boutoundou Anguilé qui était à Port-Gentil chez son mari. Une entière confiance courante à cette époque chez nos parents et grands-parents.

Lorsque sa petite-fille regagne Libreville, Charlotte Anguilé demande à dame Essongué de lui restituer les documents en question. Mais celle-ci trouvera toujours une raison d’indisponibilité, indiquent nos sources. Et la situation va ainsi durer jusqu’à la mort de Charlotte Anguilé.

Après les funérailles, la famille de la défunte va à nouveau demander la restitution des papiers du terrain. Mais Delphine Essongué usera de subterfuges à chaque fois, pour dribbler la famille, notamment qu’elle était en train de l’aider à obtenir le titre foncier.

C’est plus tard que la famille va réaliser que dame Essongué était en train d’enregistrer, en son nom, la parcelle sur laquelle il y avait déjà des maisons. Et qu’elle voulait même vendre ce patrimoine.

Après un nombre incalculable de réunions entre les familles, Delphine Essongué va délivrer à Charlotte Anguilé une « attestation de cession de parcelle ». A la lecture de ce document, dame Essongué a plutôt cédé ledit terrain à sa propriétaire au lieu de le lui restituer. Nous sommes en avril 1979.

Lorsque Agnouret Ndiaye décède à son tour en 1990, sieur Legault, vraisemblablement à cause des liens qui s’étaient tissés car proche de la famille, est pourtant désigné pour « assister les enfants de la défunte, les aider à récupérer tous les documents de la parcelle auprès de dame Essongué . Sauf que cette décision n’était pas finalement la bonne à prendre pour la famille de la défunte qui va très vite observer un comportement douteux de la part du « mandataire accidentel ».

Il aurait décidé de s’accaparer des biens de la succession Agnouret Ndiaye et Antoine Ndiaye, en les faisant expertiser à son profit. D’où le litige actuel, qui a même été porté devant la justice gabonaise.

Laquelle semble se contredire dans ses décisions, en se prononçant étonnamment à la fois en faveur de Charlotte Boutoundou Anguilé et de sieur Legault. Aujourd’hui la petite-fille Agnouret Anguilé continue de se battre pour défendre le droit et l’héritage de sa famille, tout en appelant à l’intervention des autorités de la Transition et de la Première dame.

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