Le Gabon vient de clore la célébration du « Mois sans tabac », en mai dernier, afin de sensibiliser aux méfaits de la cigarette sur l’organisme. Occasion de s’interroger sur l'(in) application de certaines lois en rapport au business du tabac.
Le cas du décret 0287/2016, portant interdiction de fumer dans les lieux publics. Une disposition ignorée par nombre de citoyens, et muette pour les pouvoirs publics, tant elle ne fait l’objet d’aucune vulgarisation, encore moins d’application.
Le docteur Frédéric Mbungu Mabiala, ancien point focal de la lutte antitabac au Gabon, expliquait déjà cet état des faits l’an dernier, par la pression des lobbys du tabac, et un manque de volonté politique : « S’il faut reconnaître que les lobbys industriels agissent beaucoup au Gabon, il faut aussi dire qu’ils ne font que leur travail (…) C’est à l’État gabonais de faire le sien, en appliquant les lois qu’il a lui-même adoptées. Mais comme personne ne veut tuer la poule aux oeufs d’or que représente le business du tabac, l’application des lois n’avancent pas. Le Gabon a pourtant tout à y gagner, car le tabagisme fait des dégâts sanitaires importants auprès des consommateurs« .
Par espace public, l’article 19 Loi n°006/2013 précise qu’il s’agit de locaux et véhicules à usage collectif tels que les établissements scolaires et universitaires, les structures sanitaires, les salles de spectacles, de sport, les édifices publics administratifs, les véhicules de transport en commun, les halls et salles d’attente d’aéroports, de gares routières et autres transports en commun, les aires communes des immeubles d’habitation, tous les autres lieux fermés qui accueillent le public, etc. Les interdictions de fumer doivent y faire l’objet d’une signalisation claire.