
Dans un contexte marqué par la montée en puissance des réseaux sociaux et la multiplication des fausses nouvelles, l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA), avec l’appui de l’Union Européenne et du ministère français de l’Europe et des Affaires étrangères, a organisé un séminaire sur « la cartographie de l’environnement informationnel durant les élections législatives et locales ».
L’initiative, qui a rassemblé des journalistes, des spécialistes de la communication et divers acteurs de la société civile, a mis en lumière les défis de la désinformation, devenue un facteur majeur d’influence sur l’opinion publique.
« Il est en toutes circonstances nécessaire de faire la revue de tout l’environnement informationnel. Savoir comment l’information est véhiculée ? Qui la véhicule ? Et comment capturer les éléments qui font qu’une information soit crédible ou fausse ? », a souligné Thierry Fresnel Mamboundou, spécialiste de la veille sur des informations en ligne.
Au cœur des échanges, une interpellation claire : les journalistes doivent jouer pleinement leur rôle de garde-fous face aux dérives informationnelles. « Donner une information neutre, crédible et vérifiée est plus que jamais un devoir. Il s’agit également pour les professionnels de l’information de faire un travail d’autorégulation », a insisté Sylvain Abessolo, journaliste et intervenant.
Les participants ont été sensibilisés à l’identification des acteurs qui influencent le paysage informationnel en période électorale : médias traditionnels, plateformes numériques, influenceurs, politiciens, mais aussi organisations religieuses et réseaux de financement. Des simulations pratiques ont permis de définir des indicateurs précis de désinformation, tels que l’absence de sources fiables, l’usage d’un langage émotionnel excessif ou la circulation rapide d’informations sans vérification.
Pour IDEA, qui célèbre cette année son 30ᵉ anniversaire, l’enjeu est clair : renforcer la résilience des sociétés face à la manipulation de l’information. Car, comme l’ont rappelé les organisateurs, « sans un environnement informationnel sain, il ne peut y avoir de démocratie durable ».