Lutte contre le VIH/Sida au Gabon : le nombre de patients perdus de vue reste inconnu à ce jour

Le 1er décembre prochain, le monde célébrera la Journée mondiale de lutte contre le VIH/Sida. En prélude à cet événement, l’Agence France-Presse (AFP) a rapporté les données publiées par l’Onusida et la revue The Lancet HIV, indiquant une baisse significative des infections et des décès liés au VIH en 2023. Si ces avancées témoignent d’un progrès mondial, elles restent peu perceptibles au Gabon, où la lutte contre l’épidémie rencontre encore des défis majeurs.

En 2020, un rapport régional de l’Onusida a mis en lumière la situation épidémiologique du VIH/Sida dans 25 pays africains. Au Gabon, 12 883 personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et ayant commencé un traitement antirétroviral (ARV) n’ont pas honoré leurs rendez-vous médicaux. Une situation attribuée à la pandémie de Covid-19, qui a fortement perturbé les services de lutte contre le VIH dans le pays.

Selon l’AFP, les avancées dans la lutte contre le VIH en 2023 confirment que les efforts mondiaux portent leurs fruits. Les nouvelles infections ont atteint leur niveau le plus bas, avec une estimation comprise entre 1 et 1,7 million de cas, tandis que les décès liés au sida ont chuté de 40 %, passant sous le seuil d’un million par an. Cependant, ces progrès masquent des disparités importantes entre les pays. Depuis 2020, le Gabon fait face à une difficulté majeure : le nombre exact de personnes séropositives sous traitement ARV reste inconnu, car de nombreux patients ont disparu des bases de données des centres de traitement ambulatoire (CTA).

Lors du séminaire sur la prise en charge du VIH/Sida tenu à Moanda, dans la province du Haut-Ogooué, Dr Raïssa Okouyi Ndong, directrice du Programme national de lutte contre les infections sexuellement transmissibles et le VIH/Sida (PNLIST), a révélé une augmentation des cas de séropositivité. En fin 2023, 51 000 personnes ont été diagnostiquées séropositives, contre 49 000 en 2022, soit une hausse de 2 000 cas.

Cette progression met en lumière l’urgence d’actualiser le fichier des patients perdus de vue (PPDV) et de renforcer les efforts pour les retrouver. Une telle initiative contribuerait à limiter la propagation de l’infection et à réduire les décès liés au VIH dans le pays.

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