Les charges pesant sur Noureddin Bongo Valentin (ex-coordonnateur général des affaires présidentielles) et son ancien directeur de cabinet Ian Ghislain Ngoulou, Jessye Ella Ekogha (autrefois porte-parole de la présidence de la République), Cyriaque Mvourandjami (ancien directeur de cabinet politique d’Ali Bongo Ondimba), Mohamed Ali Saliou (ex-directeur de cabinet adjoint d’Ali Bongo Ondimba), Abdoul Océni Ossa et Gisèle Mombo sont si graves que la justice ne pouvait pas les laisser en liberté. Mardi dernier, le magistrat instructeur en charge du dossier a décerné des mandats de dépôt à ces sept personnes.
Hier, mardi 19 septembre 2023, le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Libreville, André Patrick Roponat, a communiqué sur cette sentence. Informant la presse de ce que « les mis en cause ont été inculpés selon les cas de contrefaçon et usage des Sceaux de la République, falsification de la signature du chef de l’Etat, contrefaçon et usage d’imprimés officiels d’une institution, remise et obtention des sommes indues, détournement des deniers publics, complicité de détournement de fonds publics, corruption, blanchiment des capitaux, complicité de blanchiment des capitaux, association de malfaiteurs, usurpation de titre et de fonction, troubles des opérations d’un collège électoral ».
Il s’agit de crimes et délits prévus et punis par le Code pénal en ses articles 6, 5, 101, 109-1, 112-3, 115, 117, 127, 133, 141, 193 et 380. C’est dire que, le jour de leur jugement par la Cour criminelle spéciale, ils pourraient écoper de lourdes peines allant jusqu’à la perpétuité.
Il importe de rappeler qu’à la suite de la proclamation des résultats de l’élection présidentielle du 26 août dernier, les militaires ont pris le pouvoir en dénonçant « une parodie d’élection ». S’en est suivie alors l’ouverture d’une enquête ayant abouti à l’arrestation, non seulement des personnes citées précédemment, mais aussi de six autres individus.
Il s’agit, premièrement, de Steeve Nzegho Dieko, secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), qui est désormais assigné à résidence. Bien que ne gérant pas les finances, il avait été interpellé ensemble que Noureddin, alors que tous les deux attendaient la publication des résultats des élections. S’il a regagné son domicile, les services compétents assurent qu’il est toujours sous le coup des poursuites judiciaires.
En deuxième lieu, il y a le sud-coréen Kim Un. Aide de camp de Sylvia Bongo Ondimba, l’on se rappelle que c’est dans une des maisons que les officiers de police judiciaire avaient découvert une cantine d’argent appartenant à l’ancienne Première Dame. Assigné lui aussi à résidence, il se dit que c’est lui qui gérait les agendas et missions de Sylvia Bongo Ondimba.
Ensuite, il y a Jordan Kamuzet, qui est également assigné à résidence et est un ami de Noureddin pour lequel il a souvent fait des missions. Il aurait confirmé aux enquêteurs que l’ancien coordonnateur des affaires présidentielles (CGAP) consommait effectivement des stupéfiants.
Gisèle Yolande MOMBO est l’autre personne interpellée dans le cadre de ce dossier. Elle est l’épouse de Noureddin Bongo Valentin. Puis, Medan Aldegonde Moudende (belle-sœur de Ian Ghislain Ngoulou) et, enfin, Perrin Zolie Lekibi, domestique de l’ex-CGAP. Ces deux dernières personnes sont hors de cause, car ayant été au mauvais endroit et au mauvais moment.
C’est donc fait ! La première cuvée du majestueux « cru classé Gros-Bouquet 2023 » est arrivée. D’autres, prestigieuses aussi, suivront.