7 septembre 2024

Malversations financières : les raisons de l’interpellation du directeur général des forêts

Ghislain Moussavou a été arrêté ce mardi 12 septembre 2023, alors qu’il tenait une réunion avec ses collaborateurs dans son bureau.

Au niveau du ministère en charge des Eaux et Forêts, l’on ne voit pas comment Ghislain Moussavou pourrait encore s’extraire des mailles du filet tendu par les services judiciaires. D’autant que ce n’est pas la première fois que le directeur général des Forêts vit de tels déboires.

Ce mardi 12 septembre 2023, il a été arrêté par des éléments de la Direction générale des recherches (DGR), alors qu’il prenait part à une réunion avec ses collaborateurs. C’était dans son bureau même, selon des sources bien informées.

Ghislain Moussavou serait mêlé à des détournements massifs et de malversations financières. Des faits qui, l’année dernière, lui avaient déjà valu des ennuis judiciaires.

À l’irruption des agents dans la pièce où se tenait la réunion, le directeur général des Forêts n’aurait opposé aucune résistance. Se laissant emmené, menotté.

En mai 2022, après quatre auditions à la Direction générale de la contre ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM) depuis le début de cette même année, ce responsable avait été écroué à la grande maison d’arrêt de Libreville pour, disait-on, de concussion, d’abus de confiance et voie de fait. Jusqu’à ce jour, au regard de la gravité des actes posés, l’on se demande comment il a fait pour se retrouver à nouveau dehors et regagner son poste.

Des voix accusent son ministre de tutelle, Lee White, d’avoir orchestré sa libération. Malgré ce retour, Ghislain Moussavou n’aura jamais connu le repos.

En mai 2023, il a fait l’objet d’une plainte déposée par le Syndicat national des personnels des eaux et forêts (Synapef), qui demandait également sa suspension. Les partenaires sociaux l’accusaient de complicité d’exploitation illégale de la forêt gabonaise, de complicité de détournements de fonds publics, de faux, de concussion, d’usurpation de titre et de tentative d’intimidations.

Selon le Synapef, 42 sociétés à capitaux étrangers auraient bénéficié d’attributions, de cessions et de transferts de 198 permis forestiers associés (PFA) pour une superficie de plus de 3 millions d’hectares, en violation du Code forestier et de l’ordonnance réservant le droit exclusif aux nationaux. Une société à capitaux mixtes aurait aussi bénéficié de deux PFA au-delà de la limite de 50 000 hectares ; de quatre autorisations d’exploitation hors délai d’assiettes annuelles de coupe (AAC). 18 autres sociétés exerceraient sans statut juridico-administratif conforme, en violation du Code forestier.

De plus, Ghislain Moussavou est accusé de complicité de détournements de fonds publics, en lien avec la concession à trois opérateurs d’amendes transactionnelles en nature à hauteur de 450 millions de FCFA et au non-versement de 500 millions de FCFA dans les caisses du Trésor public, en violation également du Code forestier et du décret d’application déterminant les modalités de constatation et de répression de certaines infractions en matière d’eaux et forêts.

Le dossier paraît donc très lourd pour le directeur général des Forêts. Lequel pourrait faire son retour à la prison de Gros-Bouquet.

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