
Récemment invité de l’émission dénommée « L’entretien » sur la télévision publique gabonaise, Marcel Abéke, ancien ministre du Pétrole et ex-directeur général de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog – filiale du groupe français Eramet), s’est montré résolument optimiste quant à la capacité du Gabon à transformer, d’ici 2029, la totalité de sa production de manganèse sur le territoire national et cela de manière totale.
Cette ambition, portée avec vigueur par les autorités gabonaises, sous l’impulsion du président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, ne fait toutefois pas l’unanimité. Le groupe Eramet, acteur clé du secteur, évoque en effet des défis techniques et énergétiques majeurs, freinant, selon l’entreprise française, la réalisation à court terme de cette stratégie de transformation locale.
Pourtant, pour Marcel Abéké, cette volonté de valoriser les ressources minières in situ ne date pas d’hier. Il rappelle qu’elle remonte aux années 1970, sous la présidence d’Omar Bongo, qui envisageait déjà de limiter les exportations de matières premières brutes en privilégiant leur transformation locale.
Un cap politique qui s’est traduit, au fil du temps, par des avancées concrètes, comme l’illustre la mise en service, en 2015, du Complexe métallurgique de Moanda (C2M). Cette infrastructure, considérée comme une étape majeure dans l’industrialisation du secteur, produit aujourd’hui du silico-manganèse, un alliage destiné à l’industrie sidérurgique.
Marcel Abéké souligne enfin que cette politique de transformation locale a toujours été défendue par les différents chefs d’État du pays, du développement du chemin de fer à la volonté affirmée de bâtir une économie industrielle autour de ses ressources minières.