Ces propos ont été tenus récemment par Murielle Minkoue-Mintsa, ministre de la Réforme des institutions. Ce qui, à l’évidence, supposerait que la Constitution en gestation pénalisera l’homosexualité.
Après l’indignation suscitée au sein d’une très large opinion gabonaise, à la suite du vote par les députés et les sénateurs de la loi portant dépénalisation de l’homosexualité, respectivement les 23 et 29 juin 2020, la nouvelle Loi fondamentale en gestation devrait interdire formellement cette pratique qui porte atteinte à nos mœurs. Les autorités de la Transition voudraient, à tout considérer, rétablir le principe constitutionnel par lequel « le peuple gabonais proclame solennellement son attachement à ses valeurs sociales profondes et traditionnelles, à son patrimoine culturel, matériel et spirituel ».
Au ministère en charge de la Réforme des institutions dirigé par Murielle Minkoue-Mintsa, la nouvelle Constitution qui sera soumise aux Gabonais lors du référendum à venir va proscrire la pratique de l’homosexualité au Gabon. Ce qui ne serait pas étonnant, le président de la Transition s’étant, lors de ses messages antérieurs, déjà prononcé contre les relations idylliques entre les personnes de sexes différents.
La dépénalisation de l’homosexualité au Gabon, il y a un peu plus de 4 ans, avait divisé l’opinion, bien que saluée par la discrète et petite communauté homosexuelle. C’est Julien Nkoghe Bekale, alors Premier ministre, qui avait défendu le texte y relatif devant les deux chambres du Parlement à l’époque dominées par le Parti démocratique gabonais (PDG).
L’on a souvenance que parmi les parlementaires de l’ex-parti au pouvoir, ceux qui avaient voté contre et/ou s’étaient abstenus avaient reçu des sanctions pour les uns, et des blâmes pour les autres. Ce qui sous-entend que des instructions fermes avaient été données pour voter en faveur de cette pratique non autorisées dans nos coutumes. Du reste, que les parlementaires n’étaient pas libres de leurs choix.
Avant cette étape, il existait un amendement du Code pénal voté au Sénat en juillet 2019 par lequel l’homosexualité était une « atteinte au mœurs » passible de six mois de prison et d’une amende de 5 millions de FCFA. La modification de la loi portée par le chef du gouvernement de l’époque était vécue comme une trahison et une injure par une grande partie de l’opinion nationale.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les autorités de la Transition semblent résolument inscrits dans la restauration de la dignité et le respect de nos valeurs culturelles et traditionnelles. «Le projet de nouvelle Constitution, tout en réaffirmant l’attachement du peuple gabonais à ses valeurs, consacre le mariage comme étant l’union de deux personnes de sexes opposés», a récemment déclaré la ministre de la Réforme des institutions.