
Des parlementaires appellent à la suppression du réseau social, sinon à la restriction de son utilisation. Les juristes et les professionnels du digital, eux, ont un avis plus pondéré.
Au Maroc, la question de la suspension de Tik Tok a été soulevée une première fois au Parlement le 26 décembre 2023 au sein de la Commission de la culture, de l’éducation et de la communication.
La tendance est quasi planétaire. Des pays comme l’Inde, le Pakistan, l’Afghanistan, ou la Jordanie ont interdit entre 2020 et 2022 l’utilisation de Tik Tok sur leur territoire. Les raisons évoquées vont du non-respect du droit à la propriété intellectuelle, à l’atteinte aux bonnes mœurs locales. Une volonté régalienne de contrôler l’information.
Exprimant leur inquiétude face au flux de contenus « potentiellement nuisibles », des députés ont interpellé Ghita Mezzour, la ministre de la Transition numérique au sujet des mesures de contrôle de ce réseau social. Dans une question orale, Hanane Atarguine, députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a soulevé la problématique de la protection du jeune public de l’impact des contenus inadaptés et « dangereux » diffusés en toute liberté sur Tik Tok.
Citant certaines pratiques illégales et très courantes sur la plateforme, la parlementaire pointe du doigt la mendicité, le harcèlement et la prostitution… Des pratiques largement répandues parmi les « tiktokeurs » qui en ont trouvé un bon moyen pour enrôler les followers et générer d’importants gains financiers. « Ceci tout en profitant de l’absence de tout contrôle« , souligne la députée en s’interrogeant sur les mesures de veille adoptées par le ministère de la transition numérique pour réguler ce flux.