
Capables de détruire comme de construire, en fonction de l’usage qu’on en fait, les médias ont, n’en déplaise à certains, quelque peu contribué à la décadence qu’entend corriger le CTRI à la tête du Gabon.
Qualifiés de contre-pouvoir pour leur capacité à aiguillonner les trois pouvoirs constitionnels, les médias locaux n’ont pas toujours su (pu?) rendre les faits dans leur globalité, à l’effet de redresser, autant qu’ils auraient dû, un pays qui allait à la dérive.
Le président du CTRI, Brice Clotaire Oligui Nguema, n’a d’ailleurs pas manqué de les indexer à ce propos, au moment de sa rencontre avec la presse, au lendemain de sa prise de pouvoir. Appelant les journalistes à travailler désormais « en toute liberté », à la seule condition de se tenir à ce qui est vrai.
C’est dire que s’il y avait une épée de Damoclès au-dessus de certaines têtes, ce temps est révolu. C’est dire surtout que la reconstruction institutionnelle doit aussi passer par les médias. Comment ? Déjà par un retour aux fondamentaux pour chaque journaliste. Mais aussi , par la nécessité d’assainir ce secteur, afin que n’y entrent que les acteurs en phase avec le Code de la communication.
L’atteinte de cet objectif passe enfin par la nécessité de se départir de tout ce, et de tous ceux qui constitueraient des forces de blocage à l’essor des médias vers leur félicité.
Le cap est fixé depuis le sommet, et nombreux dans la corporation, entendent plus que jamais nettoyer les écuries d’Augias. Le cas de l’Association des professionnels de l’information et de la Communication (APIC) du Gabon, dont le vice-président, Boursier Tchibinda, a appelé ses pairs à « saisir l’occasion de cette transition pour poser les bases d’une réelle révolution médiatique pour notre pays ». Vivement que cette volonté soit traduite en actes, avec l’accompagnement, bien évidemment, de la nouvelle tutelle.