Rudain-Frayse OKANA 
Le paysage politique gabonais va enregistrer dans les prochaines semaines la venue d’un nouveau né, si l’on s’en tient aux déclarations de Noël Boudzanga, ancien président de la
Commission politique du dialogue national inclusif, organisé en avril 2024, propos tenus le week-end écoulé lors d’une conférence de presse qu’il a animée. C’est sous les couleurs du mouvement patriotique “TELEMA », que le membre de la société civile va désormais militer, sous le credo «Demain nous appartient, allons ensemble le chercher »
Au cours des échanges avec les hommes et femmes des médias, Noël Boudzanga a évoqué les raisons de cette sortie, et surtout celles ayant poussé à la création prochaine de sa plateforme politique, plusieurs mois après le grand rendez-vous du stade de l’amitié d’Angondjé, et surtout au sortir du référendum constitutionnel.
Ainsi , l’homme politique a centré son argumentaire sur la nécessité de trouver un « antidote Républicain » par rapport aux » anomalies » du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI), dont il déclare avoir identifié 10 principales.
Il s’agit entre autres du non-respect de la parole donnée, de l’interprétation du coup d’Etat « en coup de libération » du système Bongo-PDG, du retour du système Bongo-PDG, de la cooptation des élites administratives, de l’exacerbation du tribalisme et de l’ethnisme, la corruption et les détournements des deniers publics, de l’affaiblissement continu de l’Etat au profit du dogme de l’homme fort, de la crise profonde de la Fonction publique et du secteur privé, du « kounabélisme » et le clientélisme et enfin, il souligne comme dixième anomalie, la remise en cause de l’alternance démocratique.
Autant d’éléments, selon lui, qui ont été un tournant dans sa prise de décision : « comme plusieurs compatriotes, nous avons cru qu’enfin notre pays allait commencer sa marche vers la félicité promise par nos ancêtres. Mais après un an et quatre mois de Transition, après observation, tout laisse voir que cette Transition saluée et salvatrice jadis s’enlise. Le passé et les tares mortifères du système Bongo-PDG qui ont œuvré 52 ans durant refusent de passer. En septembre 2023, alors que par principe toutes les démocraties et institutions internationales condamnent toute forme de coup d’Etat, j’avais dit en m’interrogeant, le vin est tiré, comment il faut le boire ? . 16 mois ont suffi pour que nous constations que c’était du mauvais vin et qu’il ne fallait pas le boire. La Transition prend de l’eau», s’est-il insurgé lors de sa prise de parole.
En outre, la création du mouvement patriotique TELEMA est une réponse à ses manquements dénoncés par Noël Boudzanga : « Cette plateforme dénommée TELEMA, qui signifie lève-toi en ypunu et dans plusieurs langues du Gabon, ou élève-moi en langue fang, aura vocation à recevoir tous les Gabonais, sans exclusive, pour définir et proposer des actions devant conduire à l’alternance démocratique et au progrès socio-économique de notre pays», a précisé l’acteur politique.
