Alors que des cris d’orfraie se faisaient de plus en plus entendre sur le trop grand nombre d’étrangers au sein des entreprises implantées au Gabon, le gouvernement a, comme en réponse, modifié les dispositions fixant les quotas d’emploi de la main-d’œuvre étrangère en République gabonaise. C’était au cours du Conseil des ministres qui s’est tenu ce 25 juin.
On y apprend qu’en lieu et place des 10% d’étrangers autrefois autorisés, les nouveaux quotas sont désormais fixés par catégorie professionnelle ainsi qu’il suit : Pour les cadres, c’est 15% de l’effectif des salariés de la catégorie ; Pour les agents de maitrise et techniciens supérieurs, c’est 10 % de l’effectif des salariés nationaux de la catégorie ; et pour le personnel d’exécution enfin, c’est 5% de l’effectif des salariés nationaux de la catégorie.
Ce lifting réglementaire vise, selon le gouvernement de la Transition, à accorder la priorité d’embauche aux nationaux et valoriser la main d’œuvre gabonaise, et restreindre le recours à la main-d’œuvre étrangère à des postes de responsabilité.
Mais des voix s’élèvent déjà pour qualifier cette modification de timide, sinon de reculade. Et pour cause ? Elle ne fait que réduire le pourcentage d’ouvrier étrangers, pour mieux augmenter le quota de cadres étrangers autorisés dans les entreprises gabonaises. «C’est une rétrogradation juridique pour les Gabonais (…) Par ce décret, le gouvernement dit juste aux entreprises étrangères d’emmener moins de manœuvres, et plus de cadres. Je ne crois pas que c’est cela qui était demandé par les Gabonais», a analysée un juriste de la place. L’avenir nous dira si cette nouvelle loi répondra efficacement aux préoccupations des travailleurs nationaux et favorisera une meilleure répartition des emplois.