La publication du projet de Constitution, hier, a permis aux acteurs politiques et au citoyen lambda d’avoir un aperçu sur les contours de la nouvelle loi fondamentale, un instrument essentiel pour une gestion optimale du pays qui, depuis le 30 août 2023, a connu un changement au sommet de l’État.
Très attendu et scruté par le peuple gabonais, les dispositions du nouveau projet renforcent l’action du président de la République. Elles suscitent cependant des réactions. En effet, on peut lire au chapitre 2 du projet, en son article 69 que » Le président de la République est le chef du Gouvernement. Il est assisté d’un vice-président du gouvernement qui assure la coordination de l’action gouvernementale. Il nomme les membres du gouvernement et détermine par décret leurs attributions. Il met fin aux fonctions des membres du gouvernement par décret« .
La question de savoir si le chef de l’Etat sera désormais assisté de deux vice-présidents n’est pas saugrenue, d’autant que, outre le vice-président du gouvernement, la Constitution qui sera bientôt soumise au vote référendaire prévoit aussi la fonction de vice-président de la République. «En cas d’empêchement temporaire du président de la République dûment constaté par la Cour constitutionnelle, sur saisine des deux chambres du Parlement ou du vice-président du gouvernement, le vice-président de la République exerce provisoirement les fonctions de président de la République…», dispose l’article 46 de ce projet de Constitution.
En outre, le présent projet permet également de s’interroger sur le rôle que devront désormais jouer les parlementaires. Car, ces derniers auront pour seul levier de mettre le président en accusation devant la Haute Cour de Justice, en cas de violation de son serment ou pour haute trahison. Au vu de ces nouvelles dispositions, plusieurs observateurs se demandent comment sera manifestée la séparation des pouvoirs, si le peuple venait à adopter un régime présidentiel.