
L’Association Contre le Risque Médical au Gabon (ASCORIM), conduite par sa présidente Aminata Ondo, s’est rendue, hier, à l’hôpital départemental de Ntoum dans le komo mondah pour une visite inopinée. Arrivée sur les lieux, Aminata Ondo a non seulement constater l’absence du personnel médical, mais également de graves défaillances au niveau du service d’urgence.
Partis de Libreville avec pour objectif d’évaluer la qualité de la prise en charge médicale à l’hôpital de Ntoum, Aminata Ondo et son équipe seront les témoins de scènes de désolation, à savoir des patients, abandonnés à leur propre sort, dans une structure sanitaire où le personnel médical semble avoir mis aux oubliettes le fameux serment d’Hippocrate auquel tous ont fièrement fait allégeance.
Une négligence qui a été encore plus alarmante lorsqu’au même moment, sur l’axe Kango-Ntoum, un accident de la circulation a été enregistré, faisant de nombreux blessés graves. Ces derniers ont été envoyés d’urgence à l’hôpital départemental de Ntoum, où malheureusement, aucun médecin ne sera trouvé sur place pour apporter les premiers soins, selon les témoignages de cette association. Jointe au téléphone, la responsable de l’établissement affirme que trois médecins sont normalement affectés à l’hôpital. Mais curieusement, ni elle, encore moins ses trois médecins n’étaient présents lors du passage d’ASCORIM.
Indignée par cette situation, Aminata Ondo a laissé entendre que : « c’est un scandale total. Nous avons été témoins de scènes d’une gravité extrême, où des patients étaient abandonnés à eux-mêmes, sans aucun encadrement médical ».
Pour elle, ses dysfonctionnements observés doivent interpeller l’attention des plus hautes autorités du pays, afin de trouver des solutions concrètes. Elle entend entreprendre des démarches auprès des autorités compétentes, notamment sur la question de l’accès aux soins de santé des personnes démunies.
Cette situation vient ainsi mettre en lumière, à nouveau, la problématique liée aux conditions d’accueil des patients au sein de nos structures sanitaires publiques, qui ont toujours été décriées par les populations. Par ailleurs, un autre problème est également mis sur la table, celui de l’abandon des postes par le personnel soignant affecté dans certaines régions du pays. Des désertions qui mettent en danger la vie des populations chaque jour. Toutefois, il est aussi nécessaire de noter que certains agents médicaux peinent souvent à entrer en possession de leurs salaires après avoir été affectés. Sans famille ni moyens de subsistance, ils sont souvent contraints d’abandonner leurs postes, privilégiant ainsi des affectations dans des grandes agglomérations.
Dans tous les cas, il est temps que les plus hautes autorités du pays prennent des mesures nécessaires afin de soulager les personnes les plus vulnérables sur l’ensemble du territoire national en ce qui concerne la prise en charge des malades dans les hôpitaux publics. Cela passe donc par des mesures fortes, afin de sauver des vies.