Numérique : les propositions de Manstrict Consulting au gouvernement

Après avoir diagnostiqué le secteur, le cabinet international fait 53 recommandations au gouvernement pour une meilleure pénétration du numérique au Gabon.

En faisant le diagnostic du secteur du numérique, le cabinet international Manstrict Consulting a relevé un certain nombre d’insuffisances. Lesquelles viennent d’être portées à l’attention de Laurence Ndong, la ministre en charge des Nouvelles technologies et de la Communication. Des insuffisances reconnues par la membre du gouvernement, qui a évoqué une stratégie nationale pour le secteur.

A en croire David Mbouroukounda, co-fondateur du cabinet Manstrict Consulting, « la stratégie d’ensemble de développement numérique au Gabon est la même depuis 2011, avec principalement la mise en place d’infrastructures digitales, ainsi que l’établissement et la facilitation des usages digitaux ».

Ces dernières années, des diagnostics ont été faits par l’État, notamment dans le cadre du Plan d’accélération de la transformation (PAT), mais également par des partenaires financiers comme la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Fonds monétaire international. Tout le monde est unanime quant au fait que le numérique n’est plus uniquement un moyen support, mais un levier stratégique transverse à la disposition de l’État. C’est pourquoi on note que les 12 ans d’investissement et de développement numérique ont et continuent à contribuer à la croissance économique du pays.

En fait, l’État pensait que l’investissement dans les infrastructures était le plus important. Or, les résultats de l’objectif du « tout numérique de l’administration publique » sont insignifiants. « En effet, il y a des difficultés dans l’exécution des projets, notamment par le manque de coordination technique entre les différents acteurs. Et, surtout, l’État ne se déploie pas comme une seule entité en matière de développement numérique. Ce constat s’exprime par l’absence d’une cartographie-architecture de référence commune qui doit être la base de tous les schémas directeurs existants et inexistants », fait observer David Mbouroukounda.

D’où les 53 recommandations présentées à la ministre Laurence Ndong. Celles-ci montrent les défis du numérique auxquels font face le ministère des Nouvelles technologies de l’information et de la communication et l’ensemble du gouvernement de la Transition.

Aussi, soulignent-elles la nécessité de rectifier la trajectoire de la stratégie numérique du Gabon, tout en indiquant des pistes pour fluidifier l’exécution des projets, garantir la rentabilité économique des projets, assurer la valorisation ou l’utilité des investissements vis-à-vis de l’Etat et de la société. Ces recommandations visent également à garantir un état de droit propice à l’éclosion du numérique et, enfin avec toutes les composantes, indiquent comment parvenir à renforcer les capacités de l’État.

Dans ce sens, le cabinet invite le gouvernement à la mise en place d’une loi sur l’encadrement du droit à la souveraineté des données. Cette loi imposerait à tous les opérateurs économiques d’avoir une copie de leur données sources sur le territoire gabonais. Cela engendrerait le développement d’une économie numérique, avec l’emploi local, la mise à jour des programmes de formation, l’adoption des nouvelles technologies et, enfin, la justification d’avoir des datacenters locaux pour accompagner le privé et l’administration publique.

L’Etat devrait aussi se constituer en client unique dans l’acquisition des matériels et des logiciels informatiques. Par exemple, l’achat des licences Microsoft des entités ministérielles doit être négocié directement avec l’entreprise fondée en 1975 par Bill Gates et Paul G. Allen au niveau étatique. Derrière, non seulement la couverture de service (cyber sécurité inclue) sera dédiée au gouvernement, mais en plus cela apporterait des économies et plus d’efficacité.

La troisième proposition a pour finalité de dédier le suivi des passations de marché TIC. Le rapport recommande que l’assistance faite par l’Agence nationale des infrastructures numériques et des fréquences (ANINF) soit renforcée et dédiée.

Au demeurant, que ce soit sur fonds propres ou des prêts, le Gabon a investi énormément d’argent dans les infrastructures numériques pour des résultats en deçà des attentes. Aujourd’hui, le défi du gouvernement est de favoriser le développement concret du secteur, avec une architecture bien différente que ce que l’on a fait jusqu’ici.

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