Owendo/Carrefour SNI : 72 heures, le délai accordé aux habitants pour quitter les lieux

L’opération de déguerpissement menée par l’État gabonais, dans certaines zones du Grand Libreville, espaces déclarés d’utilité publique, continue de s’étendre. Désormais, ce sont les habitants situés au carrefour SNI, dans la commune d’Owendo, qui se retrouvent menacés par cette initiative. Les personnes résidant dans ce secteur ont été sommées de partir dans un délai de 72 heures. Une mesure qui intervient dans un contexte où le climat social semble être tendu, après une injonction similaire adressée aux populations de Plaine-Orety.

‎S’il est vrai que de telles opérations sont souvent nécessaires pour atteindre les objectifs de développement urbain fixés par l’Etat, en ce qui est de la construction d’infrastructures modernes et de la promotion d’une ville aux standards internationaux, cela nécessite le plus souvent des grandes décisions qui n’arrangent pas souvent les populations. Sauf que, dans ce processus, toujours la même problématique. Les méthodes employées par les autorités gabonaises sont depuis lors décriées par les populations censées être les premières bénéficiaires de ces investissements. Car, plusieurs voix fustigent ce qui semble être le « mépris des populations ».

En effet, plusieurs d’entre elles se retrouvent dans l’angoisse, ne sachant pas si demain elles auront un toit sur la tête. Le cas de derrière l’Assemblée nationale semblerait ne pas avoir été instructif, car la même erreur risque de se reproduire au carrefour SNI à Owendo, où les populations ont reçu 72 heures pour quitter leurs habitations et trouver des logements ailleurs. Même si l’on pourrait soutenir l’adage qui dit que : << l’on ne fait pas d’omelette sans casser les oeufs >>, on n’est tenté de rebondir en disant qu’il faut également tenir compte de la délicatesse du geste, au risque de se salir.

‎Selon des sources concordantes, une opération de marquage des habitations est en cours dans la zone d’Owendo, précisément au carrefour SNI. Un mauvais signe pour les propriétaires et locataires de la zone, qui se verront bientôt casser, sans avoir eu l’occasion de se réorganiser. Trois jours pour trouver un nouveau logement, dans une réalité immobilière difficile, avec une flambée des prix des locations. La question sur toutes les lèvres est la suivante : ces personnes ont-elles déjà été indemnisées ? On espère ne pas se rapprocher d’une situation sociale aussi déplorable que celle traversée par les anciens habitants de Plaine-Orety nord et sud.

Des manquements toujours observés. Des allures de même fait, même conséquences. En effet, les personnes visées par l’opération de déguerpissement dénoncent déjà un manque de communication, une exigence dans toute opération de cette envergure. Ce qui pouvait aider à anticiper les évènements, sans forcément saper la dignité humaine de ses pères et mères de familles, qui aujourd’hui voient leurs investissements être menacés de destruction. Le respect de leurs droits, c’est l’unique appel de ces personnes affectées. Un appel simple et clair, qui pour l’heure semble ne pas trouver une oreille attentive.

‎Une campagne de communication efficace et anticipée est essentielle pour expliquer ou réexpliquer les raisons de l’opération, les procédures à suivre, les droits des personnes affectées et les mesures de soutien prévues. Il est regrettable que de telles campagnes ne soient pas systématiquement mises en place. Désormais, les regards sont tournés vers le carrefour SNI à Owendo, où les prochaines heures s’annoncent décisives pour plusieurs familles, mais surtout pour les autorités gabonaises ; qui sont attendues au pied du mur. Si l’opération lancée à Plaine-Orety a servi de terrain au politique pour s’accuser mutuellement de la paternité de cette œuvre, l’épisode d’Owendo sera le baromètre d’évaluation de la bonne foi des autorités envers sa population.

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