Le ministère de la Fonction publique est envahi depuis hier par des centaines de fonctionnaires gabonais venus des quatre coins du pays. Ces agents, issus de différents ministères, se sont rendus sur place dans l’espoir de régulariser leurs situations administratives et de percevoir leurs rappels de solde, un apport non négligeable dans leur situation financière.
Depuis quelques années, le paiement des rappels soldes reste une problématique majeure pour les fonctionnaires gabonais. Ces émoluments, représentant des sommes dues par l’État au titre d’arriérés de salaires ou de primes, suscitaient, jusqu’à leur paiement le 12 novembre 2024, une vive attente au sein de l’administration publique.
Cependant, au nombre des agents ayant perçu leurs rappels soldes, il y a d’autres qui n’avaient pas introduit des dossiers relatifs au calcul, par la direction de la Solde, de leur rémunération. Ce sont donc principalement ceux-là qui ont décidé d’aller également réclamer leurs arriérés de salaires, après que près de 40 000 fonctionnaires aient été payés sur toute l’étendue du territoire national.
« Je suis venu de Franceville spécialement pour cette démarche. Cela fait des années que mes rappels sont en attente, et les instructions récentes du gouvernement nous obligent à fournir des documents précis pour débloquer les paiements », explique un agent du ministère de l’Éducation nationale, visiblement épuisé après des heures d’attente.
Les démarches à accomplir, jugées parfois complexes et fastidieuses, incluent notamment la production d’états de service, de fiches de paie et d’arrêtés administratifs. Ces formalités, bien que nécessaires, ont laissé bon nombre de fonctionnaires dans l’embarras face aux retards dans le traitement de leurs dossiers.
« Les longues files d’attente et le manque d’informations claires rendent la situation encore plus difficile. Je ne sais pas combien de jours il me faudra pour rassembler tous les documents nécessaires », déplore une employée du secteur de la santé.
Face à cet afflux massif, le ministère de la Fonction publique s’est vu contraint de renforcer son personnel d’accueil et de mettre en place des mesures d’urgence pour éviter un engorgement total. Un responsable du ministère a déclaré : « Nous sommes conscients des frustrations des fonctionnaires. Des efforts sont en cours pour fluidifier le processus et garantir que chaque agent puisse être assisté dans les meilleurs délais ».
Cette situation met en lumière les tensions sociales persistantes entre l’administration publique et ses agents. Tandis que les syndicats de fonctionnaires réclament plus de transparence et une simplification des procédures, les autorités appellent à la patience, tout en promettant des améliorations rapides.