La Rédaction 
Confronté à un manque à gagner important causé par les transactions non tracées dans le secteur informel, le gouvernement gabonais engage une réforme majeure : l’introduction d’un système de paiement par QR Code. Prévu pour être lancé en phase pilote dès septembre 2025, ce dispositif vise à renforcer le contrôle des flux financiers et améliorer les recettes publiques.
L’annonce a été faite à Libreville à l’occasion d’un atelier réunissant banques, établissements de microfinance, opérateurs télécoms et administration publique. Tous les acteurs s’accordent : la majorité des transactions économiques échappent encore au radar fiscal, freinant le financement des politiques publiques.
« Si l’on veut permettre à l’État de développer les infrastructures, il faut agir. Vulgariser les paiements électroniques est devenu une nécessité », a déclaré le ministre de l’Économie numérique, Mark Alexandre Doumba. Le gouvernement entend donc formaliser les échanges quotidiens, en particulier dans les marchés, les PME, et les services de proximité.
Le QR Code permettrait à chaque commerçant, artisan ou prestataire d’accepter les paiements électroniques sans terminal coûteux, et de s’intégrer à un système financier interconnecté. Cela garantirait une meilleure traçabilité, tout en facilitant l’accès au crédit et aux services financiers pour des milliers de travailleurs jusque-là exclus.
Pour les institutions comme le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (GIMAC), ce projet marque un tournant stratégique. « L’idée est de faire du téléphone portable un véritable outil de paiement sécurisé pour tous », explique Evina Landry Ndaleu. Le dispositif sera également interopérable à l’échelle de la CEMAC, renforçant les ambitions régionales d’intégration numérique.
