La rentrée judiciaire 2025, ouverte solennellement au tribunal de première instance de Port-Gentil, a pris une tournure particulière cette année. Au-delà de la traditionnelle installation de nouveaux magistrats et greffiers, les autorités judiciaires ont mis l’accent sur un phénomène qui prend de l’ampleur : la délinquance juvénile.
Présidée par les plus hautes autorités judiciaires et marquée par la présence du Gouverneur de l’Ogooué-Maritime ainsi que d’un représentant du ministère de la Justice, la cérémonie a été l’occasion de dresser un état des lieux préoccupant. Selon le procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Port-Gentil, Brice Arnaud Pambou Lingombe, « sur environ 2 000 procédures, près de 70 % concernent des mineurs ». Un chiffre alarmant qui illustre la fragilité sociale et éducative d’une partie de la jeunesse port-gentillaise.
Face à cette situation, le magistrat a salué les efforts des officiers de police judiciaire, tout en appelant à une action concertée et responsable : « chacun doit agir dans le respect de la loi et de ses prérogatives ; vous devez être des exemples au service du peuple », a-t-il rappelé.
La rentrée judiciaire a également permis l’installation d’un vice-président, de deux juges, dont un juge d’instruction, et de trois greffiers. Ces nominations visent à renforcer l’efficacité du tribunal de première instance et à améliorer le traitement des dossiers, notamment ceux impliquant des mineurs.
Insistant sur la complémentarité des fonctions judiciaires, le procureur général a tenu à rappeler que « le greffier est un corps tout aussi essentiel que le magistrat, mais il ne s’y substitue pas. Chacun doit jouer son rôle pour assurer le bon fonctionnement de la justice ».
Entre réformes structurelles et vigilance accrue, la justice gabonaise semble résolue à faire du tribunal de Port-Gentil un modèle d’équilibre et de rigueur, dans un contexte où la protection de l’enfance et la lutte contre la criminalité juvénile apparaissent plus urgentes que jamais.

