Rudain-Frayse OKANA 
Les faits divers récents à Port-Gentil soulèvent une question brûlante : que se passe-t-il lorsque la maison, censée être un refuge, devient le théâtre de violences impensables ? Le drame survenu dans la capitale économique du Gabon, impliquant un père accusé de viol sur sa propre fille de 13 ans, met une fois de plus en lumière la vulnérabilité des enfants face à certaines dérives familiales.
Âgé de 42 ans, Diengoula Mombo Alain Cédric, chauffeur de taxi, a été placé sous mandat de dépôt à la prison centrale de Port-Gentil. Il est soupçonné d’avoir abusé à plusieurs reprises de sa fille, alors que celle-ci passait les vacances scolaires chez lui. Selon les éléments de l’enquête, les faits se seraient déroulés à son domicile, souvent la nuit, après des moments d’ivresse.
L’affaire a éclaté lorsque la jeune victime a trouvé le courage de se confier à sa mère. Cette dernière, refusant le silence et le compromis, a aussitôt saisi la gendarmerie. Le père a reconnu les faits et a été inculpé pour viol et inceste, conformément aux articles 256 et 259 du Code pénal gabonais. Au-delà de la tragédie individuelle, ce cas révèle une réalité sociale inquiétante : la recrudescence des violences sexuelles sur mineures au Gabon. Ces dernières années, les tribunaux enregistrent un nombre croissant d’affaires similaires, souvent commises dans le cercle familial.
Ce phénomène, longtemps étouffé par la peur et la honte, éclate désormais au grand jour grâce à la libération progressive de la parole des victimes et à la vigilance accrue des services sociaux. Mais les chiffres et les récits rappellent que beaucoup d’enfants restent encore sans voix, pris au piège d’un système familial ou communautaire qui les réduit au silence.
Face à ces drames, les spécialistes appellent à renforcer la prévention et l’éducation à la protection de l’enfance. Les familles, premières cellules sociales, doivent être au cœur de cette lutte. Les autorités, quant à elles, sont interpellées pour assurer une application rigoureuse des lois et un accompagnement psychologique systématique des victimes.
