
Selon toute vraisemblance, le soutien apporté par le président du parti Les Démocrates à Paulette Missambo, est motivé par des considérations ethniques.
C’est une certitude, à moins d’un improbable changement de position, l’opposition gabonaise ne présentera plus un seul candidat à l’élection présidentielle du 26 août prochain. L’opinion s’en persuade depuis le soutien officiel apporté par Guy Nzouba-Ndama, le président du parti Les Démocrates (LD), à la candidature de Paulette Missambo.
L’adoubement de la responsable de l’Union nationale (UN) par l’ancien président de l’Assemblée nationale met ansi fin aux espoirs d’un « candidat consensuel ». Non seulement au sein de la plateforme Alternance 2023 à laquelle appartient également Raymond Ndong Sima, mais aussi au sein de l’opposition.
D’aucuns soupçonnent des considérations ethniques qui auraient poussé Guy Nzouba-Ndama à soutenir Paulette Missambo. Tous les deux appartiennent en effet à l’ethnie Nzebi.
Une alliance contre-nature qui, en réalité qui reflète le ressentiment de l’ex-député PDG du canton Baniati envers Alexandre Barro Chambrier après son arrestation. D’autres observateurs de la politique gabonaise soutiennent que «le soutien de Nzouba-Ndama à Missambo est stratégique, d’autant qu’il la perçoit comme une candidate plus faible que le leader du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM), ce qui accroît ses propres chances pour des ambitions politiques futures».
Un autre groupe pense que ce choix reflèterait des préoccupations quant à la perte de l’aide financière du dirigeant congolais Denis Sassou Nguesso, en considérant que la candidature de Barro Chambrier pourrait le conduire à une opposition de longue durée. Cela dit, cette approbation ne devrait pas rester sans conséquences.
En effet, la décision de Guy Nzouba-Ndama pourrait entraîner des défis internes au sein du parti Les Démocrates en raison de conflits d’intérêts électoraux contradictoires. Au demeurant, sachant que Alexandre Barro Chambrier n’est pas disposé à jeter l’éponge au profit de Paulette Missambo, c’est en rang dispersé que l’opposition ira à la présidentielle à venir. D’autres figures clés suivant déjà des voies indépendantes.