
Tout en jetant un regard froid sur la situation du pays, l’ancien Premier ministre propose un projet de société baptisé Alliance patriotique en s’appuyant sur des questions fondamentales pour le développement économique et social.
Economiste chevronné, Raymond Ndong Sima invite les électeurs gabonais à voter massivement pour lui, le 26 août prochain, lors de la présidentielle. Persuadé qu’un nouveau départ est possible pour notre pays, l’ancien Premier ministre leur propose un mode de gouvernance assis sur cinq axes fondamentaux à ses yeux.
L’un des axes majeurs consistera à promouvoir un modèle économique différent que celui pratiqué aujourd’hui. « Un autre modèle avec une composante endogène plus importante », dit-il.
En somme, un changement de paradigme qui s’impose, en considérant quatre principaux indicateurs économiques. Dans un premier temps, le candidat Ndong Sima évoque « des infrastructures économiques dépassées et dans beaucoup de cas défaillants et un appareil économique dont la création d’emplois n’est pas en phase avec la démographie et l’arrivée sur le marché du travail des jeunes sortant des écoles et centres de formation ».
Aussi, fait-il état d’un endettement croissant de l’État dont les contreparties ne sont pas suffisamment perceptibles sur le terrain. « Au sujet de l’endettement, le Gabon cumule aujourd’hui une dette de 7000 milliards de FCFA dont les résultats concrets sont invisibles », assure l’ex-chef du gouvernement à qui un grand nombre d’agents publics reconnaissent le paiement des rappels.
L’autre point auquel il veut s’attaquer concerne, selon lui, « la marginalisation croissante des nationaux auxquels l’activité économique échappe de plus en plus ». En somme, il s’agit pour lui de redonner aux Gabonais leur place dans le tissu économique de leur pays.
Pour Raymond Ndong Sima, la solidité de l’économie gabonaise conditionne le soutien à tous les autres secteurs, « y compris la situation sociale qui est marquée par une paupérisation croissante de la population confirmée par un exode rural qui continue à s’accélérer ; une dégradation de la santé publique en dépit de la construction d’hôpitaux dont le fonctionnement laisse à désirer et une importance accrue de la consommation de stupéfiants, notamment dans la jeunesse ».
L’ancien directeur général d’entreprises publiques s’est lancé dans cette bataille présidentielle après avoir autopsié la situation globale du Gabon qu’il trouve « anormale et dangereuse ». Il cite notamment « la défaillance systématique des mécanismes de contrôle qui est la conséquence directe d’une architecture politique concentrant en pratique les trois pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire entre les mains du seul président de la République ».
Au regard de tout ce qui précède, M. Ndong Sima dispose d’un « plan de redressement du pays ». Il pense ainsi à réformer les institutions en vue de rééquilibrer les pouvoirs entre l’exécutif, le législatif et le judiciaire ; réformer une administration publique qu’il connaît bien, pour la rétablir dans sa fonction principale de facilitateur et de support de l’action du pouvoir exécutif.
Il ambitionne également de renforcer et sécuriser la solidarité dans la société, et chercher de plus grandes synergies avec le reste de la sous-région.