
Lors de sa récente sortie médiatique, Alain Claude Bilie By Nze a semé un brin de suspense au sein de l’opinion. En effet, l’ancien premier ministre a affirmé qu’il réfléchissait sérieusement à se présenter à l’élection présidentielle prévue pour le 12 avril prochain. Il promet d’annoncer sa décision finale avant le 12 mars prochain. Avec un ton affirmé, il a laissé entendre qu’il se sentait largement prêt à relever le défi.
« Quand j’aurai fini de mûrir ma réflexion, vous connaîtrez ma décision », a-t-il assuré, histoire de faire monter la tension dans les camps de ses adversaires politiques.
Selon le président de la Plateforme « Ensemble pour le Gabon », il remplit toutes les conditions exigées par la Constitution et le nouveau Code électoral, à savoir : qu’il a moins de 70 ans, il est Gabonais de père et de mère et qu’il parle une langue vernaculaire du Gabon. « Celui qui ne parle pas fang n’est pas fang », a-t-il lancé. En d’autres termes, ce n’est pas parce qu’on a un nom fang ou un parent de cette ethnie qu’on peut s’improviser fang. Bref, un message subliminal à ses potentiels rivaux.
L’ancien chef du gouvernement n’a pas hésité à tacler violemment les militaires au pouvoir. Selon lui, leur bilan en 17 mois est ‘’un vrai désastre’’. Entre une dette publique qui explose, des chantiers laissés à l’abandon et 300 milliards de francs CFA engloutis pour reconstruire la Cité de la Démocratie démolie par l’ancien président Ali Bongo Ondimba, Alain Claude Bilie By Nze estime que les priorités ont été sérieusement mal gérées. « Avec tout cet argent, on aurait pu équiper les hôpitaux ! Aujourd’hui, ce sont des mouroirs », a-t-il martelé.
Autre sujet qui fâche pour l’ancien baron du pouvoir déchu : le Code électoral, qui permet désormais aux militaires, magistrats et comptables publics de participer aux élections. Pour Bilie By Nze, c’est ‘’une erreur monumentale’’. Il a ironisé en se demandant ‘’ce qui arriverait si le chef d’état-major ou celui de la Gendarmerie se lançait dans la présidentielle’’. « Imaginez que chaque chef transforme ses soldats en militants ! Ça deviendrait vite la pagaille », a-t-il laissé entendre, tout en soulignant le danger de politiser l’armée.
En parallèle, Alain Claude Bilie By Nze a clairement montré qu’il voulait être l’homme du changement. Pour lui, les ‘’échecs des militaires’’ ne doivent pas être répétés. Il prône une gestion transparente, un focus sur les vrais besoins des populations et un respect des priorités nationales. « On ne peut pas continuer à dépenser pour des projets de prestige alors que les Gabonais n’ont pas accès aux soins », a-t-il déclaré.
Mais pour l’instant, la décision finale d’Alain Claude Bilie By Nze reste un suspens.