
À l’approche du scrutin présidentiel du samedi 12 avril prochain, plusieurs voix s’élèvent déjà pour prévenir toute interruption volontaire d’internet, comme lors des échéances électorales précédentes. Une attitude très connue des Gabonais, avant, pendant et après le passage aux urnes. C’est dans ce contexte que la coalition #KeepItOn, un réseau mondial de plus de 345 organisations, provenant de 106 pays, invite les autorités gabonaises à ne pas interrompre l’Internet au jour du 12 avril, mais aussi après le scrutin.
Devrons-nous craindre une coupure d’Internet ce samedi 12 avril ? La question vaut son pesant d’or, tant celle-ci ne cesse de dominer les débats au sein de l’opinion publique. En effet, bien malin sera celui ou celle qui pourra répondre à cette question, qui reste tout de même importante. Si l’on semble apprécier la volonté des autorités gabonaises à organiser un scrutin qui soit des plus transparents, cette volonté affichée devra notamment se caractériser par le maintien en fonctionnalité de tous les canaux de communication, à l’instar d’Internet. C’est donc un véritable test de bonne foi qui s’érige devant l’ensemble de la nation, qui espère ne plus tomber dans les mêmes travers du passé.
La coalition #KeepItOn appelle les autorités de Libreville à s’engager dans une démarche qui garantit à la population que Internet ne sera pas coupé. Le réseau mondial, qui revendique plus de 345 organisations membres issues de 106 pays, invite les acteurs à assurer que chaque Gabonais puisse bénéficier de la liberté d’accès à l’information, avant, pendant et après le déroulé du vote.
En outre, les réseaux de communications ne devront pas être perturbés ou parasités pour une quelconque raison, rendant difficile la fluidité de la connexion.
L’organisation a directement adressé son message à l’endroit du président de la Transition, et candidat à l’élection présidentielle, Brice Clotaire Oligui Nguema, par le biais d’une lettre. Ainsi, elle a clairement formulé sa demande : « veiller à ce qu’Internet, les plateformes de réseaux sociaux et tous les autres canaux de communication soient ouverts, sécurisés et accessibles à tous avant, pendant, et après les prochaines élections ». Une requête qui vise à éliminer les pratiques jugées comme étant une atteinte à la démocratie : « cette pratique porte atteinte aux droits humains », a indiqué le réseau.
2009, 2016 et plus récemment en 2023, Internet a souvent fait l’objet de perturbations voir interruption. Des pratiques souvent alimentées, semble-t-il, par la volonté des autorités de limiter l’accès à l’information, notamment à travers les nouveaux modes de communication. Il faut dire que la requête de la coalition #KeepItOn a également pour destinateurs le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, le ministère de la Communication et des Médias ainsi que celui de l’Economie numérique.