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Le rôle de la Presse dans l’évolution de nos sociétés a souvent fait l’objet de plusieurs débats, tant la question demeure jusqu’à ce jour un sujet qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. D’une part, il y a ceux qui considèrent que les médias ont des effets limités sur les individus, ne pouvant pas réellement modifier leur perception de la réalité. D’autre part, nous avons les défenseurs de la thèse des effets tout puissants des médias. Selon ces derniers, la Presse a une influence sur la formation d’une opinion publique éclairée. Son rôle est donc important au sein de la société. Pour ce faire, la Presse est aujourd’hui considérée comme le quatrième pouvoir. C’est dans cet optique que les journalistes devant couvrir la Présidentielle ont été conviés récemment par le ministère de la Communication à des séances de formation.
Parmi les moments les plus cruciaux à travers lesquels l’action des médias est scrutée, il y a les échéances électorales. Au Gabon, cette période est souvent sensible et le rôle des hommes et femmes des médias revêt un enjeu majeur pour garantir la sérénité du scrutin, la transparence mais surtout la diffusion d’une information objective.
C’est dans ce contexte que le ministère de la Communication et des Médias a officiellement lancé, hier, l’Atelier de formation et de sensibilisation des Professionnels des médias sur la gestion de l’information en période électorale.
La rencontre a été organisée par le Programme des nations unies pour le développement (PNUD), en collaboration avec l’Organisation patronale des médias (OPAM) et le Cercle des patrons de la Presse privée en ligne (CPPPL). À l’ordre du jour de cet atelier, le renforcement des capacités des journalistes et des animateurs des réseaux sociaux pour soutenir l’organisation des élections transparentes, pacifiques et démocratiques au Gabon. En présence du ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, du président de la Haute autorité de la communication, le représentant résident du PNUD, et le directeur général des élections et des libertés publiques entre autres.
L’initiative marque l’engagement des autorités gabonaises à garantir dans un climat propice à l’expression de la liberté d’expression, à travers un libre exercice de leur profession par les journalistes, mais surtout rappeler à chacun son rôle pendant cette période charnière pour le pays.
Cependant, la démarche, qui est légion dans le pays, n’a pas manqué de pousser à la réflexion. En effet, certaines voix s’interrogent sur les réelles motivations de ce type de rencontre, qui interviennent souvent avant les élections au Gabon.
Est-ce principalement en cette période que l’action des médias serait remise en cause ? L’efficacité de la presse nationale est-elle importante uniquement hors période électorale ? Autant de questions qui mériteraient d’être élucidées, car il en va de la crédibilité des professionnels des médias, au-delà de la volonté de chaque acteur de livrer une partition qui soit à la hauteur des attentes de la population.