Présidentielle 2025 : l’obligation de neutralité pour les agents publics, une éthique professionnelle mise aux oubliettes durant la campagne électorale ?

L’élection présidentielle qui vient de se tenir au Gabon, précisément le 12 avril 2025, a mis en lumière des violations significatives des obligations imposées aux agents publics, telles que stipulées dans le Statut général de la Fonction publique Gabonaise. Ces manquements concernent divers membres de l’administration publique, y compris des éléments des Forces de Défense et de Sécurité, des directeurs généraux, des chefs de service et même certains ministres.

Selon le chapitre 2 du Statut général de la Fonction publique, les agents de l’Etat sont soumis à un ensemble d’obligations visant à garantir la neutralité et l’impartialité des uns et des autres dans l’exercice de leurs fonctions. L’article 43 précise que chaque agent public doit s’abstenir de manifester ses opinions politiques, religieuses ou philosophiques pendant l’exercice de ses fonctions. Cette obligation est importante pour maintenir la confiance du public envers les Institutions gouvernementales et pour assurer un processus électoral équitable. La disposition prise en application de la loi N°001/2005 du 4 février 2005, portant Statut général de la Fonction Publique, semblerait ne pas intéresser les fonctionnaires gabonais qui n’ont pas manqué de le faire ressentir durant l’élection.

Durant la campagne électorale qui a précédé le scrutin présidentiel, plusieurs agents publics ont clairement enfreint ces dispositions. Des témoignages et des rapports indiqueraient que certains membres des Forces de Défense et de Sécurité ont affiché publiquement leur soutien à certains candidats, ce qui constitue une violation directe de leur obligation d’impartialité. De plus, plusieurs directeurs généraux, chefs de service et autres personnalités importantes de l’administration publique gabonaise, tous ont été clairement identifiés durant cette élection présidentielle en train de militer aux couleurs des mouvements politiques.

Ces comportements soulèvent des questions sur la capacité des Institutions publiques à respecter les normes éthiques établies par la loi. La présence active et surtout remarquée d’agents publics dans la campagne électorale va à l’encontre du principe fondamental de la neutralité des agents publics.

Le respect strict des obligations prévues par le Statut général est essentiel pour préserver l’ordre démocratique au Gabon. Il est impératif que les autorités compétentes prennent ces violations au sérieux, afin d’assurer un environnement politique sain et respectueux des règles établies. La transparence et l’équité doivent primer dans tout processus électoral pour garantir que chaque voix compte réellement.

La transformation du Gabon, au-delà des infrastructures, passe également par un changement de mentalité et surtout du mode de fonctionnement qui a toujours existé. Il faudra désormais garantir une véritable séparation entre les aspirations professionnelles et la vie politique à laquelle certains aspirent, en se servant des fonctions occupées au sein de l’administration publique.

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