Acceptant la main tendue du gouvernement, dans le cadre d’une commission paritaire qui implique également les représentants de l’Assemblée nationale, les magistrats ont échangé avec ces derniers sur leurs principales revendications.
Face à l’urgence d’une sortie de crise au niveau de l’appareil judiciaire gabonais, les parties ont décidé de se retrouver autour d’une table, dans le cadre d’une commission paritaire qui se compose des représentants du ministère du Budget et des Comptes publics, du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag) et de l’Assemblée nationale. Les deux parties citées ont, ce lundi 12 juin 2023, ouvert le bal des discussions devant permettre de mettre un terme à la grève des magistrats qui dure maintenant depuis six mois.
Et l’on en sait un peu plus sur ce que le Synamag conduit par son président Germain Nguema Ella, a évoqué avec les députés membres de la Commission des lois, des affaires administratives et des droits de l’homme. Bien entendu, les magistrats ont insisté sur la question essentielle de l’amélioration de leurs conditions de vie et de travail, notamment à travers l’adoption d’un projet de texte portant statut des magistrats.
Ce texte a d’ailleurs été adopté par le conseil des ministres, en sa session du 20 février 2023. Mais derrière cette expression générique, il y a des revendications pécuniaires qui, selon des sources proches du dossier, s’estimeraient à environ 30 milliards de FCFA par an. Voire plus. Ces aspects sont au centre du durcissement de la grève par ce corps de l’Etat.
Ce montant se composerait à partir des indemnités de fonction, d’installation, de transport, de représentation, de risque professionnel, vestimentaire et de vacances judiciaires. À la lumière de ces éléments, il ne fait aucun doute que le désaccord entre les magistrats et le gouvernement porte sur la non prise en compte de la dizaine de primes et indemnités qui devraient améliorer les conditions d’existence de nos professionnels du droit.
La question que l’on est en droit de se poser, c’est de savoir si l’État gabonais a vraiment la capacité financière de supporter ces charges sur la durée.