3 décembre 2025

Procès Bongo : une absence qui interroge sur le sens de la justice et la portée de l’audience


L’annonce du Procureur général près la Cour d’appel judiciaire de Libreville, Dr Eddy Minang, confirmant la tenue du procès de Sylvia et de son fils Nourredin Bongo Valentin du 10 au 14 novembre prochain, relance le débat sur la portée d’un procès qui se déroulera sans les principaux accusés.

‎« Même en leur absence, ils seront jugés », a affirmé le magistrat, rappelant la légalité d’une telle procédure. Mais au-delà de l’aspect juridique, cette absence soulève une question majeure : que vaut un procès lorsque les accusés ne sont pas présents pour répondre des faits qui leur sont reprochés ?

‎Selon le Parquet général, toutes les étapes liées à la procédure ont été respectées, des citations aux notifications d’audience. Toutefois, les refus répétés de réception des convocations, d’abord par l’avocate gabonaise des prévenus, puis l’absence des intéressés désormais installés à Londres, donnent une dimension politique et symbolique à ce procès. Les avocats français des Bongo ont d’ailleurs déjà indiqué qu’ils ne se rendront pas à Libreville, dénonçant une « parodie de justice ». De leur côté, les autorités judiciaires gabonaises veulent démontrer l’impartialité et la solidité du système judiciaire national. « Toutes les diligences légales ont été accomplies pour garantir un procès juste, transparent et équitable », a tenu à assurer Dr Minang.

‎Mais pour nombre d’observateurs, le procès par contumace de l’ex-première dame et de son fils pourrait apparaître comme un exercice de forme, où l’absence des principaux intéressés prive la justice gabonaise d’un moment fort de vérité. Dans un contexte post-coup d’État, où la transition prône la restauration de l’État de droit, la symbolique est d’autant plus lourde.

‎Accusés de détournement de fonds publics, de corruption et de blanchiment de capitaux, Sylvia et Nourredin Bongo représentent, aux yeux de l’opinion, une partie visible d’un système que la nouvelle ère promet de juger. Leur absence au procès, loin de clore le débat, risque au contraire d’alimenter les interrogations sur la capacité de la justice gabonaise à tourner la page sans les principaux accusés.

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