
La problématique était, samedi 24 février dernier, au centre d’une table-ronde organisée par l’Ong Benedicta Cantal.
La réinsertion intra et post-carcérale (ou réhabilitation) est le processus qui consiste à réintroduire un détenu dans la société civile à la fin de sa peine carcérale. L’important sujet a fait l’objet d’un échange, il y a deux jours, à l’initiative de l’organisation non-gouvernementale Benedicta Cantal.
Une table-ronde d’autant plus intéressante qu’elle a permis de revenir sur la décision du président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, de gracier 1000 prisonniers en 2024. L’occasion était belle pour SOS Prisonniers, engagé pour la cause des détenus, d’apporter sa contribution au débat sur ce dossier dont la concrétisation reste attendue, deux mois après.
Comme bien d’autres, le mouvement dirigé par Lionel Engonga trouve louable cette décision, dans la mesure où elle va permettre de désengorger l’univers carcéral du Gabon. Mais le souhait des participants à la rencontre sus-évoquée est « qu’elle soit suivie de mesures concrètes de réinsertion ».
En somme, les acteurs concernés par cette question ont échangé sans tabou sur les dispositions actuelles de réinsertion des prisonniers. Après une présentation sur l’état des lieux de la réinsertion intra et post-carcérale des détenus, le débat a fait germer quelques pistes de solutions idéales pour une réinsertion efficace et pérenne des taulards, afin de lutter contre les récidives.
Parmi ces pistes, il y a la mise en place d’une politique de réinsertion des détenus par les pouvoirs publics, la création d’une ligne budgétaire de réinsertion et la mise en place d’un organe autonome chargé du suivi post-carcéral. De plus, les acteurs concernés ont proposé l’amélioration des conditions de détention des prisonniers (respect des droits des prisonniers, construction ou rénovation des prisons pour les adapter aux normes internationales), la création de centres ou de foyers de réinsertion sociale et l’instauration des juges d’application des peines.
Ce n’est pas tout. Puisqu’ils ont en outre suggéré la création d’un poste de conseiller chargé des questions pénitentiaires à la présidence de la République, la mise en place de partenariats entre le ministère de la Justice et les entreprises privées pour la réinsertion professionnelle des détenus, ainsi que l’organisation des campagnes de sensibilisation et de formation sur les droits des prisonniers à l’intention des familles des détenus, des citoyens, du personnel judiciaire et pénitentiaire.
Des propositions pertinentes à tous points de vue. D’abord parce qu’il s’agit de changer les regards des gens sur des personnes. Ensuite, parce que les anciens prisonniers ont besoin d’un accompagnement multiforme pour se réinsérer dans la société.
Au demeurant, les participants à la rencontre sur cette problématique espèrent que le fruit de leur réflexion sera mis à contribution par les autorités compétentes.