Rudain-Frayse OKANA 
Au cœur d’une affaire de détournement présumé de fonds publics, le ministre de la Justice et Garde des Sceaux de la République Démocratique du Congo, Constant Mutamba, a été entendu hier, mercredi 3 juin, par le Parquet général près la Cour de cassation. Contre toute attente, il en est ressorti libre, sans qu’aucune mesure coercitive ne soit prise à son encontre.
Le ministre est soupçonné d’avoir détourné des fonds publics alloués à un projet sensible : la construction d’une prison. Une affaire qui a rapidement fait grand bruit dans l’opinion, tant le secteur judiciaire reste un pilier crucial pour l’État de droit en RDC.
Un accueil triomphal malgré la polémique
Malgré la gravité des soupçons qui pèsent sur lui, Constant Mutamba a bénéficié à sa sortie d’un accueil triomphal de la part de ses partisans. Devant le bâtiment du Parquet général, une foule en liesse l’a acclamé, brandissant pancartes, slogans et cris de soutien. Le ministre est apparu serein, saluant la foule, visiblement conforté par cette démonstration de solidarité populaire.
Cet accueil a surpris plus d’un observateur, au vu du contexte de suspicion entourant sa gestion à la tête du ministère de la Justice. Pour ses soutiens, il s’agit d’un acharnement politique, tandis que pour d’autres, cette ferveur populaire interroge sur l’état de la lutte contre l’impunité au sein de la classe dirigeante.
Silence judiciaire pour l’instant
Du côté de la justice, peu d’éléments ont filtré sur le contenu de l’audition. Le procureur général n’a pas encore communiqué officiellement sur les suites éventuelles de l’enquête. Si l’homme est libre pour l’instant, l’affaire reste pendante, et il n’est pas exclu qu’elle prenne une tournure judiciaire plus contraignante dans les semaines à venir.
Dans un contexte où la RDC s’engage publiquement à renforcer la gouvernance et la transparence, cette affaire constitue un test de crédibilité pour les Institutions.
Un climat de méfiance
Les révélations sur ce présumé détournement interviennent dans un climat de méfiance grandissante envers certains membres du gouvernement. La société civile, elle, continue de réclamer des enquêtes approfondies et indépendantes, estimant que la justice doit s’appliquer à tous, sans distinction de statut.
Le nom de Constant Mutamba, figure montante et controversée du paysage politique congolais, reste désormais lié à cette affaire délicate. Sa sortie libre pourrait apaiser temporairement ses partisans, mais ne dissipe en rien les interrogations de fond sur les soupçons de malversations financières.
L’enquête suit son cours, et l’opinion publique reste en alerte.
