
Dans un contexte politique inédit et l’avènement du comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), le Gabon se prépare à un référendum qui devra absolument redéfinir le paysage institutionnel du pays. Depuis quelque temps, les acteurs politiques semblent s’être engagés dans une campagne effrénée pour inciter les citoyens à voter “oui” pour les uns, et « non » pour les autres. Cependant, cette mobilisation soulève des interrogations quant à la compréhension réelle des enjeux et des implications du texte qui sera soumis au vote.
En effet, plusieurs acteurs politiques effectuent depuis quelques semaines de multiples sorties. C’est le cas de l’ancien candidat à la présidentielle, Joachin Mbatchi Pambou (président de l’Union des forces du changement, UFC), Alexandre Barro Chambrier, actuel vice-Premier ministre de la Transition, Jeanine Taty Koumba (présidente de l’Union nationale) et, plus récemment, Jean Delors Biyogue Bi Ntoungou, membre du Comité constitutionnel national et ancien candidat à la dernière présidentielle également.
‹‹S’agissant du référendum, notre position de principe sera de faire campagne pour le oui››, a déclaré Alexandre Barro Chambrier président du Rassemblement pour la patrie et la modernité (RPM). De ce fait, les appels au vote du “oui” ou du « non » émanant des leaders politiques engendrent des interprétations multiples. En effet, le sentiment le plus dominant est celui de la non-maîtrise des contours du nouveau texte constitutionnel par la population. D’où l’incompréhension vis-à-vis de la démarche de ces acteurs qui, jusqu’à présent, n’envisagent pas d’éclairer l’opinion sur les détails de ce texte.
Par ailleurs, de nombreux citoyens expriment leur confusion face aux propositions qui leur sont présentées. Les acteurs politiques semblent privilégier une approche simpliste : voter “oui” serait synonyme de progrès et d’unité nationale, sans véritable explication sur ce que cela implique concrètement. Evidemment, les adeptes du « non » donnent un avis contraire.
Aussi, cette situation met-elle en lumière l’importance d’une éducation civique solide et d’un débat public éclairé dans toute démocratie. Les Gabonais doivent être encouragés à poser des questions difficiles et à exiger que leurs dirigeants expliquent clairement leurs positions, avant qu’il ne soit trop tard.